Algérie

Attentisme face aux dangers Edito : les autres articles



Au-delà de la polémique causée par les propos du ministre des Affaires étrangères à Davos concernant la sécurité des infrastructures pétrolières et gazières, l'attaque du gazoduc, dimanche dernier, dans la région de Bouira, soit moins de deux semaines après l'attentat de Tiguentourine, suscite de nouvelles appréhensions. Il ne serait pas étonnant en effet que les terroristes multiplient dorénavant leurs attaques contre des installations énergétiques jusque dans le nord du pays, comme ce fut le cas à Bouira, où deux agents de sécurité du site ont trouvé la mort. Lequel site étant moins important, voire moins sensible que le précédent, l'effet recherché par ces criminels est davantage médiatique, c'est-à-dire montrer qu'ils sont en mesure de «frapper» partout, y compris à une centaine de kilomètres de la capitale.
De là, craindre que des attaques terroristes visant de telles cibles se multiplient à l'avenir, c'est sans doute aller un peu vite en besogne. Mais comme le disent les experts en sécurité, le risque zéro n'existant pas, il est encore plus présent maintenant et doit être pris en ligne de compte, même pour des sites de moindre importance stratégique. Par contre, l'inquiétude subsiste pour des installations énergétiques majeures comme les raffineries, les centrales électriques et autres situées à proximité des grandes villes, comme Skikda, Arzew, Alger et pour lesquelles rien ne doit être négligé, y compris le renseignement et la surveillance tous azimuts «intra et extra-muros».
Pour ce qui est des infrastructures du grand Sud, rien ne doit être laissé au hasard, y compris pour ce qui est de la surveillance de milliers de kilomètres de frontières du Sahara, notamment avec le Mali, actuellement zone de guerre contre le terrorisme. La profondeur stratégique que représente cette région pour notre pays ne peut et ne doit confiner l'Algérie dans une simple attitude défensive et purement attentiste ' la fermeture des frontières ' d'autant qu'une telle mesure ne peut être efficace dans le cas d'un enlisement éventuel de la situation au Mali, avec le risque de catastrophe humanitaire due à un afflux massif de réfugiés. Quelle sera alors l'attitude des autorités algériennes '
Ce qui est valable pour la frontière avec le Mali l'est aussi sans doute pour les autres régions frontalières avec le Niger et la Libye. La nécessité d'anticiper de telles situations est de mise alors qu'en face, les terroristes font preuve d'adaptation, d'initiatives meurtrières, n'hésitant pas à reculer dans l'usage des moyens les plus dévastateurs. C'est dire que l'on assiste à une véritable course contre la montre à laquelle sont confrontées les autorités du pays afin de ne pas être dans ce qui s'apparente à une guerre contre le terrorisme qui se mène à nos frontières. En d'autres termes, ne pas se limiter à «attendre et voir venir», mais prendre les devants et agir. N'est-il pas temps d'engager un débat sur la sécurité au sein des institutions et d'adapter les capacités défensives nationales aux exigences nouvelles ' C'est sans doute ce qu'attendent les partenaires de l'Algérie.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)