Algérie

Attention! fragile


Vous pensiez que les prochaines élections allaient se dérouler sans encombre' Eh bien, détrompez-vous! Aux soupçons des partis politiques, s'ajoutent les doutes de la société civile et le courroux de la Commission nationale de surveillance des élections législatives. Cette dernière décide le gel de ses activités en raison du manque de moyens logistiques. C'est suffisant pour susciter la réplique du ministre de l'Intérieur. Ould Kablia pense que cet argument est fragile. Il croit déceler les raisons de cette levée de boucliers. Selon lui, il s'agirait d'une différend qui trouve sa genèse dans une affaire de divergence sur la partie habilitée à être ordonnatrice de paiement de l'enveloppe budgétaire dédiée à cette commission. Le montant est transféré au compte du ministère de l'Intérieur. Il lui est interdit par la loi de confier sa gestion à une autre autorité. Il paraît également que le non-règlement des indemnités aux membres de la Commission pose problème. Toujours selon le ministre, la législation ne prévoit pas ce genre de dépenses. Cette passe d'armes entre le ministre et la Commission a toutes les chances de n'être qu'un premier épisode d'une longue diatribe qui s'annonce. L'Algérie est coutumière de ce genre de polémiques à la veille de chaque scrutin. Il arrive même que les hostilités trouvent leur prolongement dans la période postélectorale. Cela a été le cas lorsqu'il a fallu instituer une commission d'enquête sur des législatives.Toutes ces zones d'ombre prouvent, s'il en est que tout l'édifice institutionnel est fragile et que ce n'est guère le cas uniquement pour les arguments de la Commission comme le pense le ministre. Ce dernier doit savoir qu'il a l'obligation d'affûter ses armes en prévision des duels qui l'attendent. Dès aujourd'hui, les islamistes ont pris la résolution d'officialiser leur alliance et ils ne vont certainement pas mener la vie facile au locataire du palais du docteur Saâdane. Un objectif est clairement affiché pour justifier ce rassemblement. Il s'agit, entre autres, de constituer un front contre la fraude. Un autre terme que le ministre tient en horreur.
Des horreurs, ce n'est pas ce qui manque. Chaque jour révèle une nouvelle vulnérabilité du paysage politique. C'est de nature à fragiliser davantage le corps social. Parmi les spectres réside celui de l'islamisme. Et là, il faut plus qu'une palabre verbale pour construire une digue et dissiper les craintes. Justement, quelques personnalités politiques sont déjà en croisade. Avec la ferme intention d'éviter à tout prix une réédition des expériences tunisienne, égyptienne, libyenne ou marocaine. En 50 ans d'indépendance, l'Algérie a déjà connu des périls qui ont mis à mal sa stabilité. On n'a qu'à se remémorer les horreurs des années 1990.
C'est dire que le mal n'est pas nouveau. En principe, les Algériens devraient en être immunisés.
Ils feraient ainsi l'économie d'une seconde tragédie. Ce serait vraiment dommage de réduire les enjeux d'un scrutin à un débat sur l'au-delà. Au moment où des préoccupations plus terre-à-terre devraient canaliser toutes nos énergies.
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