Attention, danger !

Risques - Plusieurs accidents de la circulation sont provoqués par ce genre de commerce informel, car pour s'arrêter ou quitter ces espaces, après avoir fait leurs courses, certains automobilistes font preuve d'une inattention préjudiciable.«Il y a des jeunes qui installent leurs étals juste après des virages, ce qui pousse certains automobilistes à commettre de graves dépassements lorsqu'ils s'arrêtent. Personnellement, j'ai été témoin, à plusieurs reprises, d'accidents provoqués par cette situation.
Il faut que ces jeunes choisissent des espaces larges et loin des virages pour vendre leurs marchandises», affirme Akli, la soixantaine, chauffeur de taxi interwilayas. La faute incombe également à ces automobilistes qui s'arrêtent soudainement alors qu'ils roulaient à grande vitesse. Cet état de fait cause, parfois, des télescopages.
«Il faut dire la vérité sans aucun détour : ce genre de commerces doit être interdit, car la vie des citoyens doit prévaloir sur toute autre considération», tranchent certains automobilistes, interrogés sur le sujet.
«Sinon, les autorités devraient réfléchir sur une manière d'aménager des espaces spécifiques, le long de la route, qui ne devraient présenter aucun danger sur la sécurité routière», ajoutent nos interlocuteurs.
Malgré son aspect illégal, la vente des fruits et légumes au bord des routes est pratiquée, jusque-là, au vu et au su de tous, sans que les autorités concernées daignent lever le petit doigt. La question n'est même pas évoquée lors des campagnes de sensibilisation contre les accidents de la route qui font des centaines de morts annuellement.
«Nous ne représentons aucun danger pour la sécurité routière, qui est, avant tout, l'affaire des automobilistes. Nous ne pouvons pas jouer le rôle de policiers et de commerçants en même temps. Nous travaillons presque dans la nature», se défendent certains vendeurs de pommes de terre à Khemis Miliana (Aïn Defla).
Si ces commerçants estiment qu'ils n'ont rien à voir avec les accidents, les témoignages de certains automobilistes confirment le contraire. «Je ne comprends pas l'attitude des autorités qui, d'une part, interdisent le commerce parallèle et, d'autre part, ferment les yeux sur ces gens qui ont transformé les axes routiers en des espaces commerciaux. J'ai assisté, à plusieurs reprises, à des accidents, que ce soit à l'est, au centre ou à l'ouest du pays à cause des arrêts effectués par des automobilistes au niveau de ces étals.
Les accidents surviennent surtout en hiver, lorsque la chaussée est glissante et la visibilité est amoindrie en raison de la brume», affirme Karim, chauffeur auprès d'une entreprise de transport de marchandises.
«Ma tante a été, récemment, victime d'un accident à Tipasa, lorsqu'un fourgon a quitté brusquement la chaussée après avoir fait ses courses chez un vendeur de fruits. La pauvre a dû passer plusieurs jours à l'hôpital», témoigne Lynda, étudiante en langues étrangères à l'université d'Alger.