Algérie

Attention, ça dérape !



Les appels se multipliaient hier, jusque dans la famille politique du président Nicolas Sarkozy, pour suspendre ou même enterrer le débat sur l'« identité nationale » en France, après une série de dérapages et de controverses sur la place de l'Islam dans la société. Alors que l'opposition tire à boulets rouges sur le gouvernement et que le malaise s'installe désormais dans les rangs de la majorité, une commission parlementaire achevait hier, avec trois ministres, ses auditions sur le port de la burqa, un autre aspect du vaste débat qui agite le pays. Dans une tribune publiée par le journal le Figaro, le président du groupe UMP (majorité de droite) à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, a jugé « indispensable » une loi pour interdire le voile intégral porté par quelques centaines de femmes musulmanes en France. Le responsable de la droite au pouvoir a cependant assuré que ce débat sur le voile ne visait ni l'immigration ni la liberté religieuse. Ces précautions sont à la mesure de l'embarras suscité par la grande concertation publique sur l'identité nationale lancée le 25 octobre par le gouvernement et qui tourne, selon l'opposition, à la « stigmatisation » des quelque 5 à 6 millions de musulmans vivant en France.Lundi soir, au cours d'un des nombreux débats organisés à travers le pays et qui ont déjà donné lieu à des dérapages racistes, la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, avait exigé des jeunes musulmans français qu'ils se sentent français, trouvent un travail et cessent de porter leur casquette à l'envers. Dès mardi, l'ancien ministre et élu UMP (droite), François Baroin, a demandé la suspension d'un débat qui pourrait « flatter les bas instincts » et « faciliter les amalgames et les confusions » à quelques semaines des élections régionales prévues en France. Enfonçant le clou, l'ex-Premier ministre et rival de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin, a appelé hier à « arrêter » un « mauvais débat » qui « n'a pas de sens ». Le quotidien le Monde appuyait lui aussi ces appels, estimant que le président français « s'honorerait d'admettre son erreur » et de « la corriger ».


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