Algérie

Attention au retour de l'inflation



Si cette liquidité incommensurable dépasse un certain intervalle de confiance devient-elle par voie de conséquence une maladie incurable dont la guérison prendra sûrement beaucoup de temps. Si nous sommes d’accord sur l’hypothèse selon laquelle l’inflation est due à un excès de liquidités et qu’une grande masse monétaire en circulation non compatible avec la production réelle mène à un surenchérissement des prix dans tous les secteurs de l’économie nationale.
Qu’en est-il de l’économie algérienne dont les autorités envisagent d’émettre de nouveaux billets monétaires ' Autrement dit, y a-t-il des raisons économiquement valables qui justifient le recours à la planche à billets ' Est-ce vraiment la seule solution possible en temps de crise ' Pour répondre à ces questions, il importe de rappeler que tous les économistes algériens sont unanimes sur le fait que l’inflation actuelle est importée puisque notre économie dépend en grande partie de l’étranger (importations) : la nourriture, les vêtements, les médicaments, les pièces de rechange… proviennent de l’extérieur.
Ces constatations n’ont pas vraiment besoin d’être justifiées par des chiffres pour les prouver, cela ne demande pas d’être un Stiglitz pour comprendre ce qui se passe en Algérie. Il suffit juste d’être un bon observateur. Pour pouvoir répondre aux questions précédentes, il est intéressant de passer en revue le comportement de notre économie monétaire et les instruments de la politique monétaire.
La planche à billets et l’inflation
La première remarque à mettre en évidence consiste dans le fait que les taux d’intérêt appliqués par les banques commerciales sont presque nuls, signe évident d’une offre ostentatoire de la monnaie et puisque celle-ci est considérée comme une marchandise elle est automatiquement soumise à la loi de l’offre et de la demande.
Cela veut dire que les coffres de nos banques sont joliment, mais injustement renfloués, d’ailleurs ce n’est pas l’argent qui manque, ce qui dément l’hypothèse selon laquelle les banques souffrent de problème de liquidité. Soyons clairs : les caisses des banques, notamment les banques publiques, sont remplies d’argent puisque l’unique et le dernier prêteur est toujours omniprésent (la Banque d’Algérie). A vrai dire, nos banques ne souffrent pas de liquidité, au contraire elles sont très riches et ne dépensent pas puisqu’elles sont interdites d’accorder des crédits à la consommation conformément aux textes législatifs dans la cadre de la loi de finances 2009. Même en matière d’investissement, les banques ne sont pas vraiment encouragées à prêter aux investisseurs locaux, mais de servir d’intermédiaire dans les opérations d’importation. Ce comportement est l’une des principales causes de resserrement de l’investissement. C’est naturel, car, la banque n’est pas censée financer l’investissement. Cette fonction incombe directement aux marchés financiers (la bourse) et, là encore, il reste beaucoup à faire pour sauver la mise.
Revenons aux banques, dans cette situation, sont-elles vraiment dans la nécessité impérieuse en matière de fonds ' A notre avis et en faisant confiance à M. Laksaci, l’actuel Gouverneur de la Banque d’Algérie, si nos autorités monétaires ont recouru à la solution la plus facile, mais la plus dangereuse, à savoir la planche à billets, sans pour autant tester une politique monétaire expansionniste, dans ce cas elles verront un autre ennemi implacable et invisible qu’est l’inflation. Si cette émission a pour but de contrer le faux billet en hausse vertigineuse que nos autorités monétaires se détrompent, parce que le faux billet n’est rien d’autre que l’imitation de l’origine. Dans les deux cas et d’autres, ce n’est que le retour de l’inflation qui va être traduite dans les mois à venir par une hausse des prix et une paupérisation de la masse.
L’inflation est un ennemi redoutable qui n’épargne ni les économies les plus solides ni les systèmes politiques les plus puissants alors qu’en sera-t-il d’une économie fragile telle que la nôtre '           -Kadda Bahiri. Université de Sidi Bel Abbès
-k.bahir@yahoo.fr
 


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