Le gouvernement égyptien passe à l'acte. Par la manière forte. L'état d'urgence est décrété et le couvre-feu instauré. Les Frères musulmans crient à la répression en évoquant des bilans de victimes des plus lourds et les autorités montrent au monde entier les armes et les munitions retrouvées dans les campements de fortune installés dans plusieurs quartiers du Caire. Mais au-delà de la polémique sur le nombre de victimes ou sur la faisabilité de la décision du gouvernement de mettre fin à l'occupation de la rue, le débat devrait plutôt porter sur la responsabilité. Autrement dit, s'ils affirment que leurs sit-in étaient pacifiques et qu'ils ne décamperaient pas jusqu'au retour au pouvoir de Morsi, les Frères musulmans feignent d'oublier qu'ils sont aussi responsables de la dégradation de la situation politique depuis la présidentielle de juin 2012 et que si l'armée avait agi le 3 juillet, c'est seulement suite à la terrible pression de la rue qui a causé le blocage, pur et simple, du pays.Et si l'on est forcé de suivre la logique de la confrérie, à savoir que les rassemblements ne seront levés qu'après le retour aux commandes de leur chef déchu, les scénarios sont clairs : si les autorités venaient à accepter une telle éventualité, il faudrait alors s'attendre à ce que l'autre partie de la population qui a fait chuter Morsi fasse de même. L'Egypte rentrerait alors dans un cycle de fascisme qui la conduirait inévitablement à la guerre civile. De quelque bord où l'on pourrait se situer, il s'agit aujourd'hui d'éviter la scission de l'Egypte. Les 17 millions de citoyens qui sont sortis dans la rue dans le sillage du mouvement Tamaroud ainsi que les 30 millions qui ont répondu à l'appel du général Al-Sissi pour condamner le terrorisme ont autant de droits que les Frères musulmans qui considèrent, à tort, que l'armée leur a subtilisé leur victoire puisque cette armée, issue du peuple, n'a fait que répondre à l'appel du peuple.
Un retour rapide au processus démocratique est impératif afin de permettre à tous les Egyptiens qui rejettent la violence de s'asseoir autour d'une table et de discuter de l'avenir d'un pays durement frappé par la crise et plus que jamais menacé dans son intégrité. Les réactions internationales hypocritement unanimes sur la condamnation de la "repression", encouragent vivement la reprise de l'opération électorale. Le Caire retournera certainement aux urnes. Mais dans quelles conditions politiques et sécuritaires '
S. T
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Posté Le : 15/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim Tamani
Source : www.liberte-algerie.com