Algérie

Attentat suicide devant le QG de l'Otan



Au moins 7 civils afghans ont été tués et 91 personnes blessées dans un attentat suicide à la voiture piégée devant l'entrée du QG de la force de l'Otan en plein centre de Kaboul, une nouvelle démonstration de force des talibans à quatre jours de l'élection présidentielle. L'attaque, survenue dans une des zones les plus sécurisées du pays, a été rapidement revendiquée par les insurgés islamistes, qui ont affirmé avoir voulu viser l'ambassade des Etats-Unis toute proche, précise l'AFP. Les talibans avaient juré de perturber les scrutins présidentiel et provinciaux de jeudi prochain, les considérant comme « une imposture orchestrée par les Américains ». Vers 8h30, à une heure de pointe, un kamikaze a fait sauter sa voiture bourrée d'explosifs devant l'entrée principale du quartier général de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan, en plein centre de la zone ultra sécurisée où sont établis nombre d'ambassades occidentales et le principal camp militaire américain de la capitale. Selon un dernier bilan du ministère afghan de la Défense, sept civils ont été tués et 91 personnes blessées, dont la plupart légèrement, dont quatre soldats afghans et une parlementaire, Hawa Alam Nuristani. Un porte-parole de l'Isaf a indiqué à l'AFP que cinq soldats de la force ont été blessés, mais que leur vie n'était pas en danger. Un porte-parole habituel des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l'attentat au téléphone auprès de l'AFP. « Un kamikaze a fait sauter 500 kg d'explosifs à bord d'un 4X4 devant l'ambassade américaine », a-t-il assuré. « Il a été stoppé par les forces de sécurité afghanes à la première porte » menant au quartier général de l'Otan, a expliqué le général Eric Tremblay, porte-parole de l'Isaf. L'attaque a détruit une grande barrière de béton qui protégeait la base militaire où sont stationnés des centaines de soldats étrangers, endommageant des véhicules et faisant voler en éclat les vitres des habitations du quartier, a constaté un journaliste de l'AFP. Elle a eu lieu non loin du palais du président afghan Hamid Karzaï, largement favori du scrutin de jeudi. L'attaque est un nouveau camouflet pour son gouvernement et ses alliés occidentaux dont les troupes ont chassé les talibans du pouvoir fin 2001 et tentent, depuis, d'endiguer leur insurrection qui a gagné du terrain depuis deux ans. Les pays occidentaux, qui ont déployé dans le pays quelque 100 000 soldats, aux deux-tiers américains, ont promis de tout faire pour que les Afghans puissent voter jeudi en toute sécurité. Les talibans ont dit qu'ils ne s'en prendraient pas directement aux bureaux de vote, appelant les Afghans à boycotter le scrutin et rejoindre leurs rangs. « Avec de telles attaques, les ennemis de l'Afghanistan tentent de créer un sentiment de frayeur à l'approche des élections », a estimé M. Karzaï dans un communiqué quelques heures après l'attentat. « Mais ils doivent savoir que les Afghans en réalisent l'importance (...), qu'ils n'auront pas peur de leurs menaces et se rendront aux urnes », a-t-il ajouté. L'intensification récente des attaques des insurgés fait craindre un taux d'abstention élevé et donc un scrutin peu crédible. Les autorités électorales ont déjà prévenu qu'en raison de l'insécurité, des centaines de bureaux de vote, jusqu'à 12% du total, pourraient rester fermés. Selon le porte-parole des talibans, qui exagèrent souvent les bilans de leurs attaques, « 25 Américains et des gardes et employés de leur ambassade ont été tués » samedi. Le 4 août, les talibans avaient tiré neuf roquettes sur la capitale afghane, dont une était tombée près de l'ambassade américaine, blessant un homme et un enfant.  >   


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