Algérie

Attentat de Karachi contre la France : La piste corruption n'est pas exclue



Attentat de Karachi contre la France :  La piste corruption  n'est pas exclue
A l'époque des faits incriminés, en 1995, l'actuel président français, Nicolas Sarkozy (élu en 2007) était ministre du Budget et porte-parole de campagne du Premier ministre, Edouard Balladur, candidat à l'élection présidentielle et finalement battu par Jacques Chirac l Une fois élu, celui-ci aurait mis fin au versement des commissions. Un rapport parlementaire rendu public, hier, en France n'exclut pas l'hypothèse d'un lien entre l'attentat qui tua 11 Français à Karachi en 2002 et l'arrêt du versement de commissions sur la vente de sous-marins au Pakistan, qui pouvaient relever d'une corruption politique à Paris. La vente de trois sous-marins français Agosta en 1994 au Pakistan « s'est accompagnée du versement de commissions », légales à l'époque et qui se sont « vraisemblablement » élevées à 10,25% du contrat, soit 550 millions de francs (environ 84 millions d'euros), a indiqué le rapport, dont l'AFP a eu une copie.Ces commissions ont été négociées via deux circuits, le premier représentant 6,25% du contrat et destiné à « des personnalités politiques pakistanaises » et le second en mai ou juin 1994 avec « l'irruption soudaine et plus qu'étrange » de deux intermédiaires « à la demande du cabinet du ministre de la Défense » français de l'époque, François Léotard, qui ont obtenu 4%, selon le rapport. « Sur demande express du président » Jacques Chirac, « le versement des 4% a été annulé vers la fin de 1995 ou au début de 1996 », ajoute-t-il. « Le lien entre l'arrêt de versement de certains FCE (commissions) et l'attentat ne peut être écarté », selon le rapport parlementaire qui note que la piste islamiste reste cependant « plausible ».Dans le cadre d'une enquête sur cet attentat dont les victimes furent onze salariés français de la Direction des constructions navales (DCN), le constructeur des sous-marins, des juges antiterroristes français se penchent eux aussi sur le circuit des commissions versées pour obtenir le contrat. L'enquête, longtemps focalisée sur la piste Al Qaîda, s'est réorientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises à l'arrêt du versement des commissions. Selon des rapports versés au dossier fin 2008, ces commissions pourraient avoir donné lieu à des rétrocommissions illégales pour financer l'activité politique du Premier ministre de l'époque, Edouard Balladur.« L'existence de rétrocommissions n'est pas une certitude (...). L'absence de preuves ne signifie pas que de telles rétrocommissions aient été absentes du contrat, mais rien pour l'heure ne permet d'étayer cette thèse », relèvent cependant les députés qui ont déploré « l'amnésie » des anciens ministres auditionnés. Auditionné lors de l'enquête parlementaire, M. Balladur a démenti tout financement illégal de sa campagne pour la présidentielle de 1995, lors de laquelle il avait été battu par Jacques Chirac. Il a affirmé que les 13 millions de francs (près de 2 millions d'euros) « versés en espèces sur le compte de (sa) campagne électorale » étaient « tout simplement l'argent des militants, des sympathisants, recueilli lors de centaines de meetings ».A l'époque des faits incriminés, en 1995, l'actuel président français Nicolas Sarkozy (élu en 2007) était ministre du Budget et porte-parole de campagne du Premier ministre Edouard Balladur, candidat à l'élection présidentielle et finalement battu par Jacques Chirac. Une fois élu, celui-ci aurait mis fin au versement des commissions. publicité  >   


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