Attentat contre le gazoduc de Bouira Les deux victimes enterrées hier

Depuis l'annonce de l'assassinat de Bouabaya Fateh lors de l'attentat terroriste perpétré contre le poste du gazoduc d'AIn-Cheriki (commune de Djebahia), le domicile familial a été pris d'assaut par des centaines de personnes hommes et femmes jeunes et moins jeunes pour exprimer leur soutien à ses parents. Fateh, 30 ans, a été accompagné à sa dernière demeure par une foule nombreuse venue lui rendre un vibrant hommage.
Ce jeune qui avait accompli son Service national, a choisi de défendre encore sa patrie, laissant derrière lui une jeune veuve qui n'a pu supporter le choc de la séparation d'avec son jeune époux.
Son père ami Saïd n'a pu cacher sa tristesse mais il est resté digne. Il nous dira que son fils est mort comme héros, lui qui avait vécu l'attentat d'In Amenas. D'ailleurs, il est rentré du Sud pour assister à l'enterrement de l'un de ses collègues. À Aïn-Cherik le décor est presque similaire.
Le domicile familial du défunt Dahmani Djaafer s'est avéré trop exigu pour contenir cette marée humaine qui y a déferlé afin d'apporter son soutien à cette famille et à toute la localité qui a connu l'attentat terroriste. Les discussions vont bon train, chacun commente l'acte et rapporte le scénario de l'attaque : 'Les balles passaient sur le toit de nos maisons. On avait peur d'une hécatombe. Les Patriotes se sont défendus de toutes leurs forces mais les terroristes étaient bien armés. Ils avaient des RPJ. On entendait de grands bruits provoqués par les explosions de grenades et tirs de heb-heb. Heureusement que toutes les grenades lancées contre eux n'avaient pas éclaté." Ami Ali le père du défunt était trop ému de la sympathie exprimée par les voisins, et des personnes anonymes venus des localités limitrophes. 'Djaafer est le premier Patriote du village. C'est en 1996 qu'il avait pris les armes contre les terroristes. Il avait tout fait pour protéger notre région et les richesses du pays". Notons que la victime avait affronté les terroristes avec son arme à la main.
Une fois assassiné, les terroristes l'ont conduit loin du lieu de l'attaque pour piéger son corps dans le but de faire plus de victimes. Heureusement que les membres de l'ANP ont été vigilants. Lors de son enterrement au cimetière du village, plus de 800 personnes y étaient présentes, et ce, en plus des membres de l'ANP et autorités locales.
A. D