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Attentat à Tripoli: choc et stupeur devant l'ambassade de France en ruine Libye



Le personnel de l'ambassade de France à Tripoli et des dizaines de voisins, encore sous le choc d'un attentat ayant visé la chancellerie, étaient rassemblés mardi incrédules, certains le visage tuméfié, devant le bâtiment détruit par l'explosion d'une voiture piégée.
"Il ne reste plus rien de mon bureau", dit une employée française de l'ambassade installée dans une villa à deux étages située au coin de deux rues exiguës du quartier résidentiel et bourgeois de Gargaresh.
"J'ai vécu la guerre et les bombardements de l'Otan (durant le conflit de 2011 en Libye). Mais je n'ai jamais senti une explosion d'une telle puissance", affirme Haj Mohamed Mokhtar, un autre voisin, dont la villa a été partiellement détruite.
Assis par terre, il se lamente à voix basse, en regardant son jardin où un palmier calciné fume encore.
Deux gendarmes de l'ambassade ont été blessés dans l'explosion. Outre les locaux de la chancellerie, au moins quatre villas voisines ont été lourdement endommagées par l'explosion qui a fait également des blessés parmi les voisins, dont une fillette qui a été hospitalisée.
Les employés et diplomates de l'ambassade étaient encore chez eux au moment de l'attentat qui s'est produit vers 7H00 (5H00 GMT). A leur arrivée sur place, face au spectacle de désolation dans la rue transformée en champ de bataille, ils ont du mal à dissimuler leur émotion.
Le mur d'enceinte a été entièrement détruit au niveau de l'entrée du bâtiment rénové récemment après avoir été pillé et saccagé durant le conflit libyen de 2011. Les fenêtres et portes du bâtiment ont été soufflées par l'explosion qui a laissé un cratère de deux mètres de diamètre devant le portail même de l'ambassade.
Jaillissant d'une canalisation endommagée par l'explosion, l'eau a inondé la rue jonchée de carcasses de voitures calcinées, et parsemée de gravats.
De la voiture piégée, il ne reste que le moteur et un bout de carcasse propulsés à quelques mètres de l'entrée.
Arrivés sur les lieux, une quinzaine de membres des services de sécurité tentaient tant bien que mal d'évacuer les lieux et bloquer le périmètre devant l'afflux des voisins et de badauds.
"Je l'ai échappé belle", se réjouit Jamal Omar, la quarantaine, qui habite en face de l'ambassade. "J'étais en train de balayer devant chez moi. Il n'y avait aucune voiture devant la porte de l'ambassade. L'explosion a eu lieu moins de cinq minutes après que je sois rentré", témoigne ce voisin légèrement blessé au visage.
"Une ou plusieurs personnes auraient garé la voiture devant la porte avant de déclencher rapidement l'explosion", affirme-t-il.
D'autres voisins crient leur colère. "Ce n'est pas un quartier fait pour abriter des ambassades. Il y a une forte densité de population ici et la rue est étroite. On ne trouve même pas de place pour garer nos voitures", déplore l'un d'eux.


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