Il était annoncé
avant même Tanger Med au Maroc comme le grand port de
transbordement de la rive sud Méditerranée. Djendjen
a fini par trouver sa vitesse de croisière dans la croissance en 2011. Mais pas
avec son terminal à conteneurs projeté avec l'émirati
DPW. Le flux du vrac et des voitures a masqué le retard.
Le port de Djendjen dans la wilaya de Jijel a enregistré en 2011 un
trafic de marchandises évalué à 03 millions de tonnes et un chiffre d'affaires
de 3,5 milliards de dinars. Environ 1000 navires ont transité en entrées et
sorties au port de Djendjen durant l'année écoulée. «Trois
millions de tonnes de marchandise déchargées par le port de Djendjen,
est une performance jamais réalisé", révèle le directeur général adjoint
du port. Durant les années 2000, ce port traitait dans le meilleur des cas un
flux marchandise qui ne dépassait guère les 300 000 tonnes par an. Les
responsables du port estiment que les résultats de l'année 2012 seront
vraisemblablement dans les mêmes proportions que l'année 2011. C'est une
décision "politique" et non pas une attractivité soudaine du port de Djendjen qui a fait sa fortune en 2011: l'interdiction de
décharger, depuis 2010, le fret du vrac et l'automobile au port d'Alger trop
engorgé. En outre, le port de Djendjen a été désigné,
avec celui de Mostaganem, comme l'un des points d'entrée des importations
automobiles. Comme il était en plus déjà spécialisé dans l'importation des
céréales et que 2011 a
été une année de "reconstitution des stocks stratégiques" selon la
formule du ministre de l'Agriculture, l'addition des opportunités a fait de 2011
une année record pour le port de Djendjen. Plus de 250
000 voitures, par exemple, ont transité par Djendjen
en 2011. Cet espace portuaire a, tout de même, su tirer profit de ses grands
espaces d'entreposages. C'est d'ailleurs cette position qui lui devrait lui
conférer un rôle privilégié avec l'entrée en activité du futur terminal de
transbordement de conteneurs. C'est d'ailleurs sur cette activité du "traitement
des boîtes" que le port de Djendjen aurait dû
émerger dans le trafic régional à partir de 2011.
LE TERMINAL A
CONTENEURS EN GRAND RETARD
L'avenir du port
est, en effet, entre les mains du partenaire étranger de l'entreprise portuaire
de Djendjen. Il s'agit de Dubaï Port World (DPW). A
moyen terme, les objectifs tracés pour ce port sont autrement plus ambitieux
que les 03 millions de tonnes réalisés en 2011. Il s'agit de faire quadrupler
le traitement des navires sur ce site. Le partenariat signé en février 2009
avec naissance d'une joint venture entre l'opérateur logistique émirati et l'entreprise portuaire de Djendjen
prévoit le parachèvement des infrastructures avant la construction proprement
dite du terminal et l'apport par DPW des équipements de manutentions (portiques)
qui changeront la productivité du terminal. Les aménagements prévus ont pris
deux années de retard. Ils consistent prioritairement à rallonger la digue nord
afin de permettre d'exploiter au mieux la longueur linéaire de l'espace
portuaire total estimé à 2080
m de surface. Pour l'essentiel, ce retard, considérable,
est dû à la lenteur des procédures de passation des marchés publics. C'est en
effet non pas directement le ministère des Transports ou l'entreprise portuaire
de Djendjen qui est maître de l'ouvrage dans ce cas, mais
le ministère des Travaux publics. Conséquence, l'entreprise sud-coréenne Daewoo
Construction, sélectionnée pour réaliser l'extension et les aménagements, n'a
reçu son ordre de service (ODS) qu'au courant de 2011.
Avec son tirant d'eau exceptionnel de 18 mètres, le port de Djendjen est réputé pouvoir accueillir la dernière
génération des porte-conteneurs géants (plus de 12 boîtes). Ses 120 hectares de terre-pleins
et une zone d'extension de 40
hectares environ lui donnent des caractéristiques
uniques dans le bassin méditerranéen et présagent d'une activité régionale
majeure dans le futur. Les aménagements en cours sur le site portuaire
nécessiteront un investissement de l'Etat d'environ 700 millions d'euros et 400
pour la partie émiratie de DPW.
BELLARA ET LES
CEREALES POUR TIRER LE VRAC
Le développement
du port de Djendjen dépend également dans les
prochaines années de l'aménagement de son hinterland. La réalisation de la
pénétrante autoroutière devant relier le port à l'autoroute Est-Ouest
sur une centaine de kilomètres a également pris du retard. Une liaison
ferroviaire avec notamment la ville d'El Eulma sur l'axe Alger-Constantine
est également prévue. Mais c'est surtout la création d'une zone d'activité
industrielle stratégique sur le site voisin de Bellara
qui, avec l'industrie sidérurgique et peut-être automobile, devrait donner une
fonction encore plus visible au port de Djendjen. Lié
à l'investissement de Qatar Steel (400 millions de
dollars) prévu à Bellara, le traitement des minerais
en vrac est un autre chantier envisagé pour le port.
D'autres projets en dehors du terminal à
conteneur sont programmés, à l'exemple des silos pour céréales d'une capacité
totale de 320 000 tonnes, avec GMS «les Grands Moulins du Sud». La construction
est aussi prévue, en joint-venture avec le groupe émirati
El Ghorair, d'un céréalier de 184 000 tonnes. Un
projet destiné à renforcer les moyens de stock des céréales, allant jusqu'à 4
millions de tonnes an. Dans ce contexte engageant, l'entreprise portuaire de Djendjen a pris les devants pour développer le trafic du
vrac. Elle procède en 2012 à l'acquisition de nouveaux moyens de manutention et
de transport.
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Posté Le : 20/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hamza Bensaidoune
Source : www.lequotidien-oran.com