En effet, Oued Boussellam prend sa source près de Ain El Kébira, traverse la ville de Sétif, s’agrandit à la faveur des différents affluents qui augmentent son débit au fur et à mesure, passe par la station thermale Hammam Guergour, la commune de Draa Kébila et bien d’autres localités avant de se joindre à la Soummam et se jeter en mer méditerranée près de la ville de Béjaia.
Cette rivière, outre les eaux de pluie et de neige qui l’alimentent, notamment en hiver, elle est polluée durant toute l’année par les différents rejets des localités qu’elle traverse tout au long de son parcours (eaux usées urbaines et semi-urbaines, les eaux usées des unités industrielles et artisanales, les déchets solides provenant des activités industrielles et artisanales, les emballages en plastiques, les produits en caoutchouc hors d’usage et les décharges sauvages).
A ces facteurs qui polluent Oued Boussellam, s’ajoute les margines et les grignons qui proviennent de l’extraction d’huile d’olives, notamment durant la période d’octobre à février. Ces derniers, au lieu de faire l’objet de traitement pour les rendre utiles, comme il est d’usage dans les pays producteurs développés, ils sont purement et simplement déversés en pleine nature et rejoignent inéluctablement les cours d’eau, puis atteignent Oued Boussellam pratiquement de Hammam Guergour jusqu’à la mer.
Les margines (amorage) est un liquide visqueux de couleur brune noirâtre composé de pulpe d’olives, obtenu lors de l’extraction d’huile. Les grignons (akarkouche), sont les résidus solides issus de la première pression d’olives. Les propriétaires d’huileries devraient se doter de procédés et de moyens techniques permettant l’épuration avant rejet ou le traitement pour leur réutilisation à des fins économiques (extraction d’huile entrant dans la fabrication de savons et de cosmétiques, production d’engrais, etc).
Certes il existe quelques stations d’épuration des eaux usées, notamment à Sétif et à Bougaa, mais, elles sont insuffisantes et ne traitent pas la totalité des eaux. Il ne faut pas oublier que cette rivière desserve des barrages destinés essentiellement à alimenter plusieurs localités en eau potable.
Enfin, les services concernés, notamment ceux de l’environnement, de l’industrie et de la réglementation ainsi que les citoyens sont interpellés ; ils doivent agir rapidement afin de stopper la pollution de Oued Bousselam et d’éviter des catastrophiques écologiques préjudiciables à la nature et à l’être humain. Taxer les pollueurs ne suffit pas, il faut les obliger à se doter de moyens anti-pollution et surtout veiller de très près à l’application des normes de préservation de l’environnement. Sous l’effet de la pollution, la nature meurt lentement et les conditions de vie humaines disparaissent progressivement.
Auteur : Rachid Sebbah
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/01/2016
Posté par : rachids
Ecrit par : rachids