Algérie

attaques contre les observateurs internationaux



Le procès des militants sahraouis, reporté à la semaine prochaine, a donné lieu à Casablanca (Maroc) comme lors des précédentes audiences, à des attaques physiques et verbales contre les observateurs internationaux, a appris dimanche l'APS auprès d'une observatrice italienne à Rome. L'audience devait juger pour "atteinte à la sécurité de l'Etat", les accusés sahraouis Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Lachgare Degia, Yahdih Ettarrouzi, Rachid Sghavar et Lebaihidi Saleh. Les observateurs internationaux présents à l'audience ont affirmé que devant le siège du tribunal, il y avait "plusieurs groupes de manifestants brandissant des banderoles faisant l'éloge du Sahara marocain, pour intimider les témoins notamment étrangers", a indiqué Cinzia Terzi. "A l'entrée de la salle d'audience des observateurs ont été accueillis par une foule de photographes et les procédures d'admission à la salle ont été tout à fait fluides" cette fois-ci, a-t-elle ajouté.Les observateurs ont été dépossédés de leurs téléphones cellulaires et caméras et certains d'entre eux ont été fouillés, au contraire des Marocains. "A l'audience, il y avait une centaine de personnes. Les observateurs ont été invités par un préposé à prendre place à l'arrière de la salle, alors que les avocats à charge étaient debout devant les juges, ce qui n'a pas permis aux observateurs de suivre visuellement ce qui se passait", a-t-elle dit.
Parmi le public, il n'y avait pas de Saharaouis et les accusés sahraouis en liberté sous caution étaient absents, ont-ils précisé, affirmant sur la base d'informations recueillies auprès des avocats de la défense, que les absents avaient peur des attaques qui ont eu lieu au cours des trois séances précédentes. "Un sentiment d'hostilité continue régnait", a-t-elle relevé, précisant que "des femmes parmi le public ont couvert le visage de l'avocat Marco Martino avec un drapeau marocain".
En outre, les avocats des accusés ont été fréquemment interrompus lors de leur prise de parole et parfois avec violence, ont raconté les observateurs, relevant que "la plaidoirie de l'avocat marocain des accusés, Mustapha Errachidia, a été arrêtée après seulement quatre minutes". Ils ont déclaré avoir assisté à '"une violente attaque verbale d'un avocat des plaignants, soutenu par les acclamations du public et de ses collègues", ajoutant que "certains passages des plaidoiries des avocats de la défense ont été accompagnées de cris du public, comme lors de leur entrée à la salle d'audience.
Ils ont également relevé que "le président du tribunal n'a pas réussi à exercer son autorité, conduisant à des perturbations de l'audience et à des menaces contre les accusés et leurs défenseurs".
Par ailleurs, elle a affirmé que "lorsque l'avocat Errachidia a été attaqué par son collègue de la partie civile, le président a laissé faire", permettant à tout un chacun dans l'auditoire de se lever, mais imposant au délégué suédois de s'asseoir". "Même les avocats se sont distingués comme au cours des audiences précédentes par des interventions violentes et agressives contre les accusés, leurs avocats et les observateurs internationaux", a-t-elle rapporté, soulignant que le public était composé de militants de nombreuses associations marocaines. "Dans ces conditions, les observateurs internationaux réaffirment leur conviction que le procès ne se déroule pas selon les règles généralement acceptées", permettant de le qualifier de "procès équitable", a-t-elle ajouté.
Etaient présents à cette audience, les observateurs italiens Capuano Luciano, Marco Francesco De Martino, Quatrano Nicola, Morlini Eugenio, Cinzia Terzi. Etaient également présents Matthew Lehrfeld du consulat général américain de Casablanca, Henrik Samuelson, Premier secrétaire de l'ambassade de Suède au Maroc, Dagmar Schmidt Tartaglia, ambassade de Suisse au Maroc.


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