Créée il y a cinq ans pour promouvoir l'accès à la culture à travers des actions de solidarité, cette association organise des expositions, des sorties culturelles dans les lycées et différentes activités artistiques.À Bagnolet, commune d'Île de France (93), vit une forte communauté d'origine maghrébine. Si les habitants de la deuxième génération ont puisé leur culture chez leurs parents immigrés, ceux de la troisième génération ont perdu ce lien direct avec leurs origines et doivent effectuer un effort sur eux-mêmes pour le renouer. En plus de celui des parents, c'est là qu'intervient le rôle crucial du mouvement associatif. Nous sommes allés à la rencontre de l'association Culture Solidaire de Bagnolet*, que préside Mme Nadia Saïdi, créée il y a 5 ans pour promouvoir l'accès à la culture à travers des actions de solidarité.
"Nous effectuons des sorties culturelles dans les lycées, des expositions et beaucoup de week-ends culturels en France, plus de quatre en moyenne par an à l'étranger. Nous organisons des activités artistiques avec des associations partenaires, notamment de musique andalouse, par exemple avec Nacerdine Chaouli, malade, auquel nous souhaitons guérison, ainsi qu'avec l'association Les Airs andalous qui perpétue le genre tlemcénien à Paris. L'Association des Berbères de Bagnolet (ABB) est un autre partenaire qui possède une excellente chorale kabyle (qui va d'ailleurs chanter le 6 mai prochain avec Aït Menguellat) et qui active aussi dans le théâtre. L'habit traditionnel du Maghreb, comme la m'lehfa et la robe kabyle, est présent dans notre association. Nous assurons également des cours de culture générale et de tamazight comme langue historique d'Afrique du Nord." Concernant le rôle solidaire de l'association, Mme Saïdi précise : "Nous avons des actions avec les orphelinats, ici et en Algérie, comme par exemple celui de la cité Djamel à Oran qui vient d'ouvrir et qui a demandé un soutien. À travers nos concerts, on offre des cadeaux aux orphelins. Par ailleurs, l'association permet d'alléger les frais de transport et d'hôtel aux jeunes et à leurs parents qui se déplacent pour des activités culturelles et de loisirs. Les monuments de Paris nous entourent, mais il n'est pas dans le réflexe et les moyens des parents de les visiter avec leurs enfants. Nous les y incitons et allégeons les coûts." Culture Solidaire s'attelle à délivrer le message que les jeunes des banlieues ne sont pas tous de mauvaise réputation, comme le véhiculent certains clichés. Cela me rappelle l'excellente thèse de Boussad Boucenna sur "Ces enfants d'immigrés qui réussissent". La préoccupation de le montrer est constante chez les acteurs du progrès qui veulent jeter un regard positif sur la nouvelle génération maghrébine en France. "Nous voulons aussi que ces jeunes aient de bonnes relations avec leur environnement, comme avec la police par exemple. Nous avons organisé une médiation police-jeunes que la presse parisienne a rapportée ; il faut aller au-delà des clichés, et ce, de chaque côté. Les centres culturels de Bagnolet participent à ce rôle en ouvrant leurs portes aux associations et aux jeunes", ajoute la présidente de Culture Solidaire. En observant des jeunes gens d'origine maghrébine dans leur vie quotidienne, rien ne les distingue du reste des Français, à tel point que l'on se demande si quelque chose les rattache encore à leurs racines. "Je dirais qu'il y a toujours un attachement, il existe des valeurs communes qui paraissent diluées dans celles de la société d'accueil, mais il y a des façons de penser qui montrent qu'elles sont encore présentes", conclut Mme Nadia Saïdi qui envisage d'élargir bientôt le champ culturel de son association.
A. B.
(*) Association Culture Solidaire, 14, rue Jean Lolive, 93170, Bagnolet.
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Posté Le : 28/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Bedrici
Source : www.liberte-algerie.com