Algérie

Athlétisme: Le DTN Morceli Abderrahmane fait un état des lieux



? Le directeur technique national de la Fédération algérienne d'athlétisme, Abderrahmane Morceli, estime que l'absence d'une politique bien définie pour la construction et l'utilisation des installations sportives en Algérie freine le développement du sport en général et de l'athlétisme en particulier. Morceli donne en exemple le centre de regroupement des équipes nationales situé à Souidania qui « ne répond pas aux véritables exigences de la formation de grands athlètes », dira-t-il. Et d'ajouter : « D'abord, ceux qui ont décidé de la construction du centre et de son placement à l'endroit où il se trouve n'ont pas pris en considération les avis des techniciens des différentes disciplines sportives, et cela explique en grande partie les avatars que connaît cet édifice sportif, car comment se fait-il qu'il n'existe pas au niveau de ce centre une piste d'athlétisme réservée aux entraînements ' Même les athlètes rechignent à rallier le centre ou à y passer la nuit, soit pour manque de commodités de vie ou bien parce que le centre est trop éloigné.Les athlètes de la FAA par exemple préfèrent passer leurs nuits dans des hôtels situés près de la ville que d'aller vers ce centre », a déclaré Morceli au Quotidien d'Oran.
L'ancien entraineur du champion du monde et olympique Noureddine Morceli n'a pas manqué de demander au MJS de revoir le mode de fonctionnement du centre de regroupement de Souidania pour qu'il soit performant à l'avenir. « Il est urgent de trouver un espace plus adéquat pour aider les athlètes à progresser. Pour moi, le complexe olympique sportif Mohamed Boudiaf de Dely Ibrahim qu'on appelle familièrement l'ISTS est l'endroit le plus indiqué pour la formation de grands champions du monde dans les différentes disciplines. Ce complexe est doté d'un ensemble d'installations sportives situées l'une à côté de l'autre comme le stade olympique et ses terrains de réplique, la salle de la coupole, la piscine, le stade d'entraînement d'athlétisme, le terrain du golf. Un site pareil n'existe pas même dans les pays développés, mais dommage qu'il se trouve dans un état lamentable. La tutelle doit à tout prix réhabiliter cet endroit pour le profit du sport algérien », poursuivra notre interlocuteur qui a également déploré l'absence d'un véritable centre anti-dopage. « Il nous est difficile en athlétisme de contrôler ou de vérifier les minimas réalisés par des athlètes qui trichent. Beaucoup ont recours au dopage afin de valider leur participation aux joutes internationales dans lesquelles ils échouent. Si cette situation perdure, l'athlétisme algérien n'ira pas loin et les Jeux olympiques 2020 constitueront un nouveau échec pour cette discipline qui n'est plus la locomotive du sport algérien », a ajouté Morceli. Evoquant le programme tracé par la direction technique nationale de la FAA, Abderrahmane Morceli estime « qu'un travail de fond est en train de se faire pour la relance de la discipline sur de nouvelles bases », ajoutant que « la fédération a présenté un plan d'action au ministère de la Jeunesse et des Sports et que ce dernier est appelé à mettre le paquet sur des athlètes qu'il considère aptes à réaliser de grands résultats sur le plan international comme Lahoulou (400m haies), Triki (saut en longueur), lesquels se préparent actuellement au Texas (USA) où ils bénéficient de tous les moyens nécessaires pour améliorer leur performance ». D'autres athlètes sont très suivis par la DTN en Algérie comme Cherrad et Zekraoui, sur lesquels Morceli ne tarit pas d'éloges. Ce dernier estime que les pouvoirs publics chargés du sport doivent méditer sur l'échec consommé par le sport algérien lors des derniers Jeux méditerranéens de Tarragone pour lancer une nouvelle politique sportive à même de redonner au sport algérien son aura internationale. «Il ne faut pas se voiler la face, le sport algérien connaît une période de crise très inquiétante. Sincèrement, si je constate que cette situation perdure, je suis prêt à quitter mon poste et à revenir aux USA où je pourrai être plus utile pour le sport algérien, comme je l'ai fait auparavant », a martelé notre interlocuteur, visiblement très irrité. Enfin, en ce qui concerne le rôle que doit avoir le Comité olympique algérien dans le développement du sport national, Abderrahmane Morceli estime qu'il est temps pour le COA d'avoir son propre centre de regroupement des athlètes internationaux, « comme ça, il sera jugé sur les résultats réalisés aux Jeux olympiques », dira en conclusion notre interlocuteur.


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