Athlétisme: D'anciens sportifs en quête de considération

Qu'on le veuille ou pas, et partout dans le monde, le roi football fait de l'ombre à toutes les disciplines, péjorativement dénommées « mineures ». C'est un constat indéniable que les sociologues et experts de tous bords ont expliqué à travers leurs travaux, livres ou conférences. Tout en admettant cette dure réalité, les sportifs autres que les footballeurs pensent qu'ils ont droit à un minimum de considération, surtout les anciens pratiquants ayant exercé dans le plus parfait bénévolat, à l'image d'Abdelmalek Izabatène qui, pour avoir toujours vécu au sein de l'athlétisme, est bien placé pour en parler.Dans l'entretien qu'il nous a accordé il y a quelques jours, il nous fait part de ses sentiments sur cette situation. Il a rappelé, à juste titre, que la ville d'Oran et l'Ouest ont enfanté de grands champions dont la figure de proue Boualem Rahoui, qui a conquis la première médaille d'or lors des JM-75 à Alger, créant une liesse populaire à travers tout le pays.
A l'échelle d'Oran, il y a une flopée de champions, tels Djerbal, Belfaâ, Boujemaâ, Amour, Zemali, Dani, Moumen, Izabatene, Bakhti, Dellal, Mazari et la liste est très longue. Ce qu'il faut préciser, c'est que tous ces athlètes ont exercé dans des conditions de travail loin d'être idéales, ce qui a constitué un véritable frein à leur progression. Abdelmalek Izabatène est convaincu que « le manque d'infrastructures et d'équipements a été un autre handicap. Je pense, qu'en dépit de tous ces obstacles, les anciens ont prouvé leur engagement pour l'athlétisme. J'ajouterais qu'en dépit de l'indifférence du public, ils ont su créer une ambiance et un engouement pour ce sport de masse bien diffusé par les médias en ce temps », a-t-il indiqué. A une époque plus lointaine, on se souvient que les performances de Lahouari Ferran face à ses rivaux « pieds-noirs » dépassaient largement le cadre sportif pour les Algériens. Il en était de même pour les boxeurs et les pratiquants d'autres disciplines. Doit-on rappeler l'immense fierté du peuple algérien lors des médailles d'or des Morsli, Boulmerka et Benida Merah ' Ce sont les exceptions où l'athlétisme prenait sa revanche sur le sport roi. A toutes fins utiles, notre interlocuteur a mis l'accent sur le festival national benjamins-minimes de 2018 à Oran, qui a regroupé toutes les régions du pays grâce au dévouement des organisateurs oranais, lesquels n'ont pas manqué d'inviter les anciens athlètes et dirigeants ayant activé au sein de la LOA, ce qui a donné lieu à une ambiance particulièrement conviviale. On notera que notre interlocuteur, entraîneur diplômé, a exercé plusieurs fonctions, comme animateur sportif dans un lycée, secrétaire de la Ligue et président de la commission d'information. « J'espère, qu'à l'occasion des JM-2021 d'Oran, c'est une possibilité unique d'honorer la mémoire des disparus. En outre, je souhaite un peu de considération pour les anciens athlètes, lesquels pourraient être conviés à participer à la remise des médailles. Même les invalides comme Zemali et Moumen seraient heureux d'une telle initiative », a-t-il indiqué, tout en soulignant que « personne ne veut se substituer aux officiels. Je veux seulement émettre le v?u que le flambeau du sport algérien puisse demeurer toujours haut pour les générations futures ». Le message est passé.