Algérie

Ath Yenni : Les artisans en difficulté


Le bijou et l?artisanat, de manière générale, subissent un coup fatal par l?absence d?une politique touristique. D?aucuns présentent un aveu non moins partagé en soutenant que l?artisanat est « massacré » par l?industrie avec un produit presque identique, usiné et moins cher, pour une clientèle non avertie. En outre, depuis plusieurs années, des insuffisances sont signalées çà et là. Les impôts, la rareté et la cherté du produit brut viennent rendre l?activité du vrai artisan plus complexe. « On nous a dit que de nouvelles recrues vont arriver dans le métier pour les récupérer du marché informel, que l?allègement fiscal a été annoncé, mais ceci est resté fictif », dira M. Abed, un jeune bijoutier. A Ath Yenni, l?Association des bijoutiers a réussi à redynamiser cette pratique artisanale propre à la localité en dépit des difficultés. Le président d?APC d?Ath Yenni, M. Tabèche, estime que « pour parer aux insuffisances, il faudra un programme de travail détaillé où la situation générale s?éclaircirait, des commissions de suivi pour informer, former et décentraliser ». Pour rappel, en 1982, Ath Yenni comptait plus de 350 registres. En 1997, on ne dénombre pas plus de 35. « Mais nous avons pu, avec l?intervention de la direction de la PME et de la Chambre des métiers, régulariser 80 bijoutiers », ajoutera le P/APC. « Si ces bijoutiers rejoignent le cadre loyal en écoutant attentivement les louanges d?une promotion du secteur, aujourd?hui, les problèmes de fond restent tout à fait les mêmes. Le kilogramme de corail est cédé à pas moins de 4000 DA et l?émail jaune, encore faut-il le trouver, s?arrache à plus de 1200 DA », confie un autre bijoutier. Ce dernier affirme que toutes ces contraintes encouragent le retour à l?informel. Certains « opportunistes » du bijou berbère, fuyant l?imposition et copiant souvent la forme et non la qualité, cèdent leur produit à moitié de sa valeur réelle. Tout compte fait, avec la « labellisation » du bijou kabyle des Ath Yenni, un allègement fiscal et une protection sociale du bijoutier, on pourrait promouvoir le bijou et l?artisanat en général. « Sortir du folklore pour une prise en charge réelle du secteur », dira un organisateur de la fête du bijou. Cette dernière n?a pas été aussi fructueuse que la billetterie des parkings.
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