Algérie

«ATC sera aussi une plateforme de livraison de pièces pour AGCO» M. Bighet Ahcène, Directeur général d'Algerian Tractors Company ATC :



«ATC sera aussi une plateforme de livraison de pièces pour AGCO»                                    M. Bighet Ahcène, Directeur général d'Algerian Tractors Company ATC :
Propos recueillis par Smaïl Boughazi
Comment ce partenariat s'est-t-il concrétisé '
Nous avons découvert, à travers Hgco, que nous avons, là, un partenaire avec lequel on peut travailler. Nous avons déjà essayé avec d'autres. Nous avons fait un partenariat avec les Italiens mais il n'a pas abouti. En 2005/2006, il y a eu des tentatives de partenariat avec des étrangers. Avec Hgco, nous somme là aujourd'hui. Les tracteurs sont là, parce que la vision d'Agcoet son code de déontologie font que nous nous sommes retrouvés avec un partenaire et nous nous sommes dit les quatre vérités et nous nous sommes tracés les mêmes objectifs. Nous nous sommes retrouvés, à travers nos objectifs, dans la même direction.

Donc, pour vous, c'est un partenaire fiable '
Pour nous, oui. C'est celui qui répond le mieux en termes de qualité de travail mais, aussi, en termes de compagnie. Quand on lit la charte de Massey Ferguson, on sent qu'on peut travailler avec elle en toute confiance. Et, à travers nos discussions avec les responsables d'Agco, nous sommes, pratiquement, d'accord sur tous les plans.

Les négociations ont-elles pris du temps '
Nous avons reçu la délégation de Massey Fergusson en 2010, on leur a montré le site, on leur a montré les machines, ce qu'on fait et on leur a exposé ce que nous voulions et cherchons à travers ce partenariat. Ils sont revenus, par la suite, avec une proposition et un projet d'investissement et une vision qui nous a séduits. Massey Ferguson souhaiterait, par exemple, que cette usine devienne un fournisseur de pièces et composants, non seulement, pour Algeria Tractor Compagny-ATC mais, aussi, pour leurs autres usines, partout dans le monde.

Et pour ATC '
C'est une société mixte qui a été créée le 16 août 2012. Pour la partie algérienne c'est Etrag, fabriquant de tracteurs Deutz, et Pmat, société de distribution de matériel agricole et, à eux deux, ils détiennent 36 et 15%, donc 51% pour la partie algérienne au total et 49 % pour Massey Ferguson. Le management revient à la partie étrangère. Et c'est la partie étrangère qui m'a choisi au poste de directeur général.

Quelle est la stratégie tracée dans le cadre de cet investissement '
Notre stratégie est sur plusieurs fronts. Primo, il faut offrir aux agriculteurs algériens la possibilité d'avoir le tracteur de leur choix. Nous proposons aujourd'hui une gamme allant de 55 chevaux jusqu'à 150 chevaux. Demain, nous devons passer à l'intégration du tracteur. Donc, nous allons commencer, très vite, à intégrer le moteur qui va être fabriqué par la société EMO (Entreprise Moteurs Constantine). C'est un moteur refroidi à eau, très performant, très puissant et qui s'adapte sur le tracteur Massey Ferguson.
Les essais sont en train de se faire et nous allons finaliser les premiers essais avec le moteur EMO en février prochain et, à partir de là, nous allons commencer à l'intégrer, c'est-à-dire à fabriquer des pièces et composants pour le tracteur Massey Ferguson ici, à Etrag, sur le site de Oued Hmimine et Aïn Semara et à Rouiba-Snvi pour les pièces en fonte et chez tous les industriels algériens (petites et moyennes entreprises) qui pourront nous fournir des pièces dont nous avons besoins. Le taux d'intégration est fixé, contractuellement, par les différents partenaires à 30 %, en dehors du moteur.

Quel est le sort de l'ancien tracteur Deutz '
Pour le moment, ATC fabrique les deux tracteurs le Massey Ferguson et C 67, l'ancien tracteur mais, ce dernier, sera abandonné, graduellement. On s'est donné cinq ans pour remplacer le tracteur Deutz par le tracteur Massey Ferguson et, d'ici là, nous allons atteindre un taux d'intégration et un tracteur quasiment intégré, ici, sur le site de Oued Hmimine.

A travers cet investissement, pouvez-vous répondre à tous les besoins du marché '
D'après nos estimations, les besoins, en tracteurs, du marché local, s'élèvent à 5 000/6 000 tracteurs. Nous visons d'atteindre ce nombre. Déjà, en 2013, nous allons produire 3 700 entre le Massey Ferguson et le Deutz. Nous allons monter, très vite, à 5 000 et nous pensons que la demande pourrait excéder ce chiffre là. Si c'est le cas, nous essaierons d'augmenter la production pour subvenir aux besoins, d'abord nationaux et, s'il y a un excédent de tracteurs, nous avons convenu avec notre partenaire qu'il y aurait une exportation de 5%, dès 2013. Nous avons ciblé, pour cela, le marché africain (Soudan jusqu'en Afrique du Sud).

Pour la commercialisation, quel est votre plan '
Le schéma reste le même. ATC produira des tracteurs ; elle les livre à Pmat qui est une entreprise nationale de distribution de matériel agricole qu'elle va commercialiser et c'est Pmat qui va l'exporter dans le futur.

Pour les prix des tracteurs '
Les prix sont arrêtés, nous avons les prix de cession et Pmat fixe les prix de détail. Avec la subvention, je pense que les prix varieront de 3 millions de dinars à 7 millions de dinars.

Avez-vous prévu des sessions de formation pour le transfert technologique '
A chaque étape, nous avons des formations. Aujourd'hui, dans la phase montage, nous avons, déjà, entamé la formation et s'en suivra des formations pour les opérations prochaines.

Quel sera le coût de tous ces investissements '
C'est difficile à répondre, aujourd'hui. Vous savez, les ambitions sont énormes. Nous avons un partenaire qui, lui aussi, a des ambitions. Il prévoit, aussi, dans le site actuel, une plateforme de livraison de pièces pour Agco, donc, si nous allons dans ce sens, les investissements vont être énormes et vont dépasser les 35 millions de dollars prévus. Et, si demain, nous fabriquerons des pièces et composants pour ATC et Agco ça va être immense. Mais, lorsqu'on a créé l'entreprise, on a fixé l'investissement à 35 millions de dollars pour les cinq premières années.


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