Algérie

Assurance exportations : Les assureurs appellent à la prudence



«L'heure est à  la vigilance», c'est ce que recommandent la plupart des organismes d'assurances crédit, explique le directeur commercial à  la compagnie algérienne d'assurance à  l'exportation (Cagex), Akli Saïm dans une conférence sur le thème organisée, hier, à  la Safex, en marge du 3e Salon Djazair export.Il a expliqué qu'au vu des perturbations actuelles et de la crise mondiale, «les risques deviennent de plus en plus sérieux». Et c'est le rôle aussi de «notre compagnie créée en 1996 par les pouvoirs publics» de couvrir les exportateurs potentiels face à  des risques commercial et politique, au risque de non-transfert de l'argent, au non-recouvrement des créances, au risque de catastrophes dans les pays acheteurs, etc.«La Cagex, qui est détenue par les cinq banques publiques et les cinq compagnies d'assurances», rappelle-t-il, se veut un moyen de couvrir et soutenir les exportateurs algériens. Le responsable de la Cagex a mis en garde les exportateurs contre les risques qui se profilent avec l'instabilité dans certains pays, mais aussi en raison de la crise qui a touché «les banques qui ne donnent plus de crédit».Aujourd'hui, les statistiques le prouvent : «25 à  50 %  des non-paiements sont provoqués par des acheteurs connus par le fournisseur» et ce, pour des raisons diverses comme la faillite. C'est dire, poursuit-il, qu'avec «les fluctuations actuelles du marché, il est difficile de savoir quel est le client qui pose problème». Se basant sur les indications fournies par la Coface française, M Saïm note qu'aujourd'hui certains pays comme la Tunisie et l'Egypte (et demain le Yémen et la Libye) sont classés à  risque et «malheureusement, certains de leurs marchés nous intéressent», regrette-t-il.A l'inverse les pays du Sahel, comme le Mali, le Niger présentent, aujourd'hui, quand même des signes de reprise macro-économique due aux effets de l'annulation de leurs dettes.La Cagex est pour les exportateurs «une source indéniable d'information sur ces marchés», à  tel point qu'elle a été sollicitée par certains opérateurs étrangers pour des informations sur «la solvabilité de certains gros clients», ajoute M. Saïm. Il s'agit «d'un réflexe, d'une culture» et non d'une quelconque appréhension vis-à-vis du marché national. Pour lui, la Cagex est un organisme qui, «en 13 ans de pratique, a acquis beaucoup de professionnalisme d'expérience». Ainsi, la Cagex a pu donner sa couverture et sa garantie sur beaucoup de pays «y compris la Côte d'Ivoire, la Grèce et la Tunisie», souligne encore M. Saïm. Il est utile de rappeler que la compagnie algérienne a aussi développé d'autres produits dont l'assurance crédit sur le marché national, qui a intéressé plusieurs entreprises telles Naftal, l'Enie ou encore l'entreprise de travaux publics ETRHB, parmi les groupes privés. Outre l'assurance investissement en projet, la Cagex a décidé de s'intéresser à  l'assurance des documents de crédit et qui devra àªtre mis à  la disposition des banques. Pour la Cagex, la lettre de crédit, considérée comme un  titre sûr, est aujourd'hui «un instrument de plus en plus fragile». Car, il se peut que la banque émettrice connaisse des difficultés de paiement, ce qui est tout à  fait logique, suite à  la dernière crise financière qui n'a épargné personne et qui fait de la «faillite des entreprises, aujourd'hui une faillite d'Etats».


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