Assurance et maîtrise du risque 'La seule solution est la prévention'

Tous les professionnels s'accordent sur le fait que beaucoup de progrès sont à accomplir au sein de la profession, dans le domaine de la prévention et de la gestion des risques, pour la hisser au niveau des standards internationaux.
En dépit des multiples catastrophes vécues par notre pays, il faut reconnaître que nous ne sommes pas encore préparés pour réagir convenablement aux risques majeurs en général. À défaut de pouvoir éliminer le risque, il est primordial d'en atténuer les effets dévastateurs ; c'est pourquoi la prévention doit s'imposer comme l'élément essentiel et prioritaire de toute démarche face aux risques naturels. 'Face à l'imprévisibilité et l'imprédictibilité des risques, la seule solution est la prévention', a estimé, hier, Abdelkrim Chelghoum, professeur en numérique et génie parasismique à l'USTHB, lors d'un séminaire sur 'l'assurance, maîtrise et réduction du risque', organisé par le Conseil national des assurances (CNA).
L'objectif de la rencontre, souligne le CNA, est de développer la réflexion sur la connaissance du risque et les outils et instruments modernes de sa gestion ; inciter à l'amélioration des pratiques techniques (gestion des risques-prévention) concourant à la protection du patrimoine national, et enfin s'approprier une démarche de concertation assurés-assureurs dans le domaine de la prévention et initier un véritable partenariat. 'La prévention est une règle essentielle pour la culture du risque et sa réduction dans le marché algérien. Elle permet, d'une part, la réduction des sinistres, ce qui renforcera les capacités des assureurs et permettrait une révision tarifaire, non sans effet bénéfique sur leur portefeuille ; et d'autre part le développement de la culture du risque, en plus de son impact direct sur la sinistralité, oriente les comportements vers les bonnes pratiques des assurables, notamment le recours à l'assurance comme outil de transfert de risque vers les assureurs', souligne le CNA.
Tous les professionnels s'accordent sur le fait que beaucoup de progrès sont à accomplir au sein de la profession dans le domaine de la prévention et de la gestion des risques, pour la hisser au niveau des standards internationaux.
Les assureurs ont déjà entamé la réflexion. Hier, le CNA a voulu élargir le débat en conviant des experts et chercheurs universitaires, en vue de contribuer dans l'animation des ateliers afin de promouvoir la prévention et développer la culture de la gestion du risque dans notre pays. Le professeur Abdelkrim Chelghoum affirme que sur 14 risques majeurs identifiés, 10 concernent l'Algérie. La complexification du risque est aggravée par une urbanisation incontrôlée du littoral et l'étalement urbain anarchique sur des sites à risques.
M. Chelghoum trouve le plan d'aménagement élaboré par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement 'excellent', mais dans la pratique, 'il y a de gros problèmes'. 'Un plan d'aménagement peut concourir à la réduction du risque', a-t-il estimé, évoquant 'une prise de conscience des pouvoirs publics'. 'Un grand pas a été accompli depuis 2003, mais ce n'est pas suffisant', affirme le professeur Chelghoum, annonçant la mise en place de la délégation nationale aux risques majeurs, chargée de la mission d'animation et de la coordination intersectorielle dans le domaine de la prévention des risques majeurs.
M. R.