Le diktat de la violence sportive est en train de s’installer insidieusement, au fil des années, prenant le relais et croisant, parfois, les révoltes de la misère. Ce déchaînement des hooligans s’inscrit dans une logique de bras de fer avec la République, via ses instances sportives, et semble, de l’avis unanime, prendre le dessus à la lumière des lendemains de violence.Les violences urbaines qui ont secoué Oran, au-delà des bilans de circonstance, ont ce quelque chose de pathétique qui fait, en même temps, froid au dos. Ainsi, on se surprend à craindre les fins de championnat d’un football boiteux et ses conséquences désastreuses sur la sécurité publique et les biens de particuliers, et à croiser les doigts pour que les clubs, dont les galeries sont supposées ou réputées “violentes”, ne rétrogradent pas en division inférieure. Ce qui s’est passé à Oran, à Kouba et à Boussaâda, il y a une année, sur fond de résultats sportifs, renseigne sur l’impuissance des pouvoirs publics à endiguer une violence qui a pris racine dans les gradins, sinon comment expliquer cette fragilité à sévir durement contre ces pseudo-supporters qui sèment haine et destruction dans le sillage des défaites de leurs équipes. Le diktat de la violence sportive est en train de s’installer insidieusement, au fil des années, prenant le relais, et croisant, parfois, les révoltes de la misère. Ce déchaînement des hooligans s’inscrit dans une logique de bras de fer avec la République, via ses instances sportives, et semble, de l’avis unanime, prendre le dessus à la lumière des lendemains de violence. Une violence qui a le dernier mot pour dire que l’équipe ne descend pas, que le match est à rejouer, que le résultat technique ne compte pas. Et aux officiels d’abdiquer. De changer de système de compétition pour ne pas froisser les humeurs. D’instaurer un championnat à blanc pour calmer les esprits et éviter de prendre ses responsabilités. Parce que le problème se situe dans l’incapacité de prendre des mesures à même d’assurer la pérennité des solutions souhaitées et préconisées, et il est grand temps de parler de responsabilités et que chaque partie concernée en assume sa part. À problème extrême, solution extrême. Et les exemples ne manquent pas, à l’image des Anglais qui ont érigé la tolérance zéro en texte de loi pour éradiquer, pour de bon, le phénomène du hooliganisme qui avait défiguré leur paysage footballistique. La tentation est grande de suivre les pas anglais, mais encore faut-il que la violence nationale ne soit prescrite qu’au seul rectangle vert. Le mal est plus profond et l’extraire équivaut à un chantier plus colossal que le million de logements programmé.
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Posté Le : 01/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : saïd oussad
Source : www.liberte-algerie.com