Abderrahmane Benkhalfa, le Délégué général de l'Association
des banques et établissements financiers (ABEF), a révélé hier à l'APS, que
«les récidivistes dans les chèques sans provisions seront soumis à une double
sanction dès la fin de cette année et que cette mesure vise une sécurisation
maximale des porteurs de chèques». M. Benkhalfa a
ajouté : «nous traquerons ceux qui font une spécialité, le trafic de chèques et
les récidivistes dans les opérations de chèques sans provisions, à raison de
trois opérations constatées, seront soumis à une double sanction». Il a rappelé
que ces sanctions sont dictées par le code du Commerce et un règlement de la Banque d'Algérie, datant de
2008 en plus d'une autre instruction de 2009. Il s'agit d'une sanction
économique qui prévoit une interdiction de chéquier à tout falsificateur, pendant
cinq ans, une durée pendant laquelle il ne pourra faire usage que des chèques
guichet en plus de la possibilité pour la victime de porter plainte. Pour le
premier responsable de l'ABEF, «il s'agit de
sécuriser le chèque pour qu'il devienne un billet. Les chèques sans provisions
constituent un problème épineux et récurrent qui a entravé, pendant longtemps, le
développement de ce moyen moderne de paiement en Algérie, créant ainsi
l'habitude de recourir au paiement cash et par ricochet des manques de
liquidités, auprès des banques et des bureaux de Poste.
Sur un autre volet et concernant la modernisation des systèmes de
paiement, M. Benkhalfa a estimé qu'elle «ne peut se
faire sans une implication volontaire du secteur du Commerce, utilisant
actuellement le cash dans la majorité de ses activités. ‘'Si on veut sortir du
cash pour aller vers les systèmes modernes de paiement, si on ne le fait pas
avec le secteur commercial, on le fera difficilement avec les autres secteurs'',
a-t-il encore précisé avant de rappeler que «les commerçants, sont alliés
objectifs des banques pour réussir une modernisation des transactions. Toutefois,
M. Benkhalfa a souligné que les commerçants doivent
être rassurés quant à la garantie de la confidentialité de leurs chiffres
d'affaires, lorsqu'ils utilisent les terminaux de paiement électroniques (TPE) par
exemple. M. Benkhalfa a révélé que même si les
banques sont en train de proposer les TPE à leurs clients commerçants, ces
derniers sont réticents en pensant que leurs chiffres d'affaires seront
systématiquement dévoilés». Pour plus de clarté dans cette formule, les
banquiers tentent de convaincre leurs clients commerçants en leur expliquant
que lorsque leurs clients les paient en utilisant le TPE, c'est exactement
comme s'ils alimentaient leur compte bancaire, du fait qu'il constitue un
prolongement. A ce sujet, le porte-parole de l'ABEF
rassure les commerçants et tous les acteurs économiques que lorsqu'ils viennent
chez les banques, ça ne veut pas dire que leurs comptes sont dans la rue. «Rien
n'est si bien protégé en Algérie comme l'est le secret bancaire et que les
informations sur les comptes ne sortent que sur décision de la Justice», a-t-il précisé. «Cela
dit, nous ne voudrions pas le répressif mais nous voulons faire adhérer les
commerçants pour leur confort, leur sécurité de paiement et pour plus de
garanties de leurs transactions», a-t-il expliqué. M. Benkhalfa
a estimé que «les commerçants ont plus d'une raison pour aller vers le paiement
électronique, qui les soulage du coût de stockage de l'argent, du contrôle
d'empilement, d'empaquetage et du coût de vérification du billet, dans le sens
où il permet une gestion d'argent plus sécurisée et plus rapide, du moment où
on est crédité dans son compte, dans la journée, en plus d'une comptabilité
automatique». Selon lui, toute la chaîne commerciale, qui va de l'importateur
au conditionneur, puis au grossiste, au réseau de distribution pour arriver au
détaillant, connaît un taux de thésaurisation remarquable en Algérie. Il
illustre ses dires en révélant que «la grande partie des importations destinées
pour la revente en l'état, soit 40% du total des importations algériennes, fait
un premier passage par le circuit bancaire pour ne plus y retourner».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 28/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : S C Synthèse
Source : www.lequotidien-oran.com