Priorité du
nouveau gouvernement, la lutte contre le chômage est un sujet passionnant:
depuis vingt ans, les idées n'ont pas manqué aux responsables politiques, et
pourtant, rien n'y a fait. Pourtant, il n'est pas interdit de continuer à
proposer des solutions : plus sociales ou plus libérales, toutes les
propositions sont bonnes à prendre. Le débat est ouvert.
On peut constater
que le social tue l'emploi, sauf si on considère que l'emploi n'est pas une
valeur en soi mais un moyen d'occuper les gens comme dans l'ex-système
communiste. Dans notre système social, l'embauche est une véritable horreur
pour l'employeur privé. On ne crée pas un emploi pour faire plaisir à un
salarié mais par pure nécessité, fonctionnelle pour l'entreprise.
Il faut cesser de
croire qu'on peut créer des emplois, on ne crée que de la richesse qui, elle,
crée des emplois.
Aujourd'hui il y
a de plus en plus d'emplois crées mais pas chez nous, car nous ne créons plus
de richesse.
Dans d'autres
pays et d'autres continents les hommes et femmes ont autant le droit de
bénéficier par l'emploi de la création de richesse dans leur pays et il faut
cesser de considérer qu'un indien ou un chinois a moins de valeur ou de droit
au travail qu'un Européen dans notre village planétaire.
S'il y a
concurrence dans le travail c'est le meilleur ou le plus compétitif qui
l'emporte.
Il faut plus de
social au sens où beaucoup de chômeurs ou de personnes travaillant dans un
cadre précaire ont besoin d'être soutenues et motivées dans leur démarche
professionnelle. Il faut avoir simultanément l'envie de les aider et le courage
de leur expliquer qu'il faut aussi se remuer un peu pour trouver quelque chose.
La demande de social est là : persuader ses personnes de changer d'état
d'esprit, de reprendre leur vie à leur compte, de rompre avec une résignation
compréhensible mais qui n'est pas un avenir et de retrouver finalement leur
pleine dignité. Vivre de maigres allocations ne peut être que temporaire !
Aujourd'hui, les
patrons rechignent à embaucher car ils savent que s'ils embauchent quelqu'un,
ils ne pourront plus s'en séparer sans rencontrer de grandes difficultés, et
cela même si le licenciement est nécessaire pour sauver une entreprise en
situation économique délicate, ou si le salarié ne fait pas bien son travail.
Beaucoup parlent
de précarisation de l'emploi... n'empêche que c'est mieux d'avoir un boulot
pendant deux ans que de rester au chômage.
Les charges
sociales doivent couter aussi moins cher aux
employeurs que pour les salariés.
Nanti parmi les
nantis - au moins pour encore quelque temps -, on peut être bouté hors du champ
de discussion sur le "travail" et le "chômage"!! : Mais
bon...
Ce qui gêne un
peu dans ce qu' on lit, c' est qu' a priori chacun est
bien formaté dans sa perception de l' économie, du rôle que doivent y jouer les
acteurs: entreprise, salariés, patrons,... mais qu' il ne semble pas apparaître
de réflexion sur le "travail"; c' est pourtant là qu' à mon sens
qu'il faudrait agir!
N'oublions pas
que le droit au travail est institutionnel, ce qu'on comprend comme étant la
participation de chacun à la vie de la société: il n'y a pas de notion de
"profit" dans cet énoncé, il n'est pas écrit "une entreprise est
faite pour gagner de l'argent"! Ceci est le fruit d'une "habitude
théorisée", théorie qui nourrit elle-même ses évolutions: fastoche de la
rendre "inéluctable" ou" nécessaire", voire "inhérente
au genre humain"!! Il est évident que cette "pratique" porte en
elle toutes les tares qui nous accablent à travers une définition du
"travail" qui l'arrange bien!! :-)
Si on peut
participer à la vie de la société sans "travailler" dans le sens
économique capitalistique qui nous est imposé, nous ne devrions plus avoir de
chômage...
Dire que
l'Algérie n'a pas su évoluer comme "le Monde" est, à mon sens, un
compliment; dommage que tous les Algériens n'en soient ni les moteurs ni
vraiment convaincus: ils pourraient sans doute reprendre leur destin en main!!
Les solutions
pour lutter contre le chômage sont multiples et dépendent essentiellement de
leurs causes.
Aussi les
énumérer d'un bloc risque d'être mal compris du lecteur. Il faut donc faire une
proposition adaptée au problème posé.
Problème:
Restructure d'une entreprise de moyenne importance. Selon les dires de certains
chefs d'entreprise, le travail existe mais l'employé est introuvable.
Les principales
raisons avancées sont
- refus de
l'employé de changer de régions
- employé non
qualifié
Une des solutions
proposée existait déjà mais de moins en moins employée:
-proposer un
emploi au moins identique sur le plan salaire avec possibilité de logement à
titre onéreux
-préparer les
salariés à l'évolution de l'entreprise par le biais de la formation continue
Cela suppose du
coté de l'employeur un coût qu'il devra rogner sur sa marge bénéficiaire à
moins que l'état décide d'accompagner cette démarche en mettant dans la balance
le cout d'un chômeur;
Il faut cesser
d'encourager la concentration. L'appétit des financiers est sans limites.
Pourtant, proportionnellement, les petites entreprises emploient d'avantage de
personnel que les grandes.
J'ajoute qu'il
devient de plus en plus difficile de créer son entreprise et débuter face à des
géants toujours prêts à dévorer les concurrents gênants et la conquête des
marchés par la force est plus au centre de ses préoccupations que le maintient
d'une saine concurrence intérieure.
N'oublions pas
non plus que la décentralisation est vitale pour le
pays. Pour une meilleure répartition sur le territoire, stoppons un peu cette
concentration financière et industrielle.
En 10 ans, 50 %
des exploitations agricoles vont disparaitre, et
autant de commerces. Cela aggravera le chômage et signera la fin d'un mode de
vie. Une perte terrible pour la population.
Il serait temps
de retrouver le bon sens, il suffit de regarder les chiffres pour s'en
persuader… Surtout les vrais chiffres, pas ceux “bricolés” qu'on nous sert pour
faire moins désordre !
Quelles sont donc
les causes ?
• Une classe
politique qui ne gère rien depuis 30 ans (ni le patrimoine du pays, ni ses
fonctionnaires) et qui creuse un déficit apocalyptique dont nous ne viendrons
jamais à bout, sauf avec une bonne guerre contre ceux à qui nous devons cette
montagne d'argent.
• Un nombre sans
cesse croissant de gens payés à ne rien faire : retraites à 50 ou 55 ans dans
le public, chômeurs et allocataires divers. D'où vient donc l'argent qui permet
de rémunérer tous ces gens ? Des nouveaux esclaves du privé qui travaillent 50,
60 ou 70 heures par semaine pour pouvoir vivre tout en consacrant plus de la
moitié de l'argent qu'ils produisent à alimenter les caisses publiques, sans
nous sauver d'un déficit monstrueux (il faudrait, pour cela, leur prendre la
totalité de ce qu'ils gagnent… Ce serait assez impopulaire, on préfère donc
prendre à leurs enfants qui ne votent pas encore… mais qui devront payer, les
pauvres…
• A la croyance
imbécile qu'il est possible de prendre aux riches pour donner aux pauvres (le
célèbre syndrome de Robin des Bois)… Le problème est que ce qui marche dans les
romans ne marche pas dans la réalité. Si cela marchait, taxer les richesses
rapporterait des sommes gigantesques, mais les riches sont mobiles, malins et
ils n'aiment pas se faire tondre ! Ils sont donc domiciliés à Monaco, en
Suisse, au Luxembourg, dans les îles Caïman… Résultat ils ne paient rien (qui
est de toute façon inique puisqu'il n'est pas payé par ceux qui claquent leur
fric à l'étranger mais par ceux qui accumulent un patrimoine) encore moins
l'impôt sur le revenu. Bien joué : quand on fait fuir le gibier il ne reste
plus qu'à manger du pain sec !
Nous ferons du
Social quand nous en aurons les moyens,
pour cela il va falloir BOSSER ! Fin de la sieste ! On ne peut partager
éternellement l'argent des autres et surtout celui qu'on n'a pas car cela
s'appelle de l'escroquerie et de l'abus de confiance… Délits qui sont prévus et
réprimés par le Code Pénal (c'est assez cher, je vous conseille de vous
reporter aux textes !)
L'argent du
Social ne vient pas du néant, ni de Mars… Il vient de la poche de ceux qui
travaillent vraiment ! Et il n'y en a plus beaucoup… Alors, on fait comment ?
On commence par
muter dans des secteurs productifs 50% des effectifs de la fonction publique
(nous serons moitié moins emmerdés et nous économiserons de quoi rembourser la
dette en 20 ans, pas moins : faut pas rêver)
Conséquence le
PIB augmentera très fortement (cela s'appelle la croissance, tellement
recherchée et totalement absente en alors qu'elle est à 2 chiffres – au-delà de
10% – dans de nombreux pays émergeants – soyons donc un pays émergeant, après
avoir été un pays sombrant !)
Cette dynamique
permettra non seulement de proposer un travail utile à d'innombrables
fonctionnaires qui ne servent à rien actuellement, mais aussi à l'essentiel de
ceux qui ont été laissés sur le bord du chemin ces dernières années,
Avec
l'avertissement des derniers scrutins, il ne s'agit plus de sanctionner une
classe pour laisser la place à l'opposition mais de rejeter l'ensemble du
système : oligarchie parlementaire, classe politique et médias dominants
confondus. Hélas, face à ce défi historique, les principaux dirigeants de la
majorité comme de l'opposition se claquemurent, comme d'habitude, dans la
politique de l'autruche.
En réalité, une
page est en train de se tourner dans notre pays avec l'épuisement du mythe de
substitution par l'alliance présidentielle mis en Å“uvre par les partis frères
–ennemis pour dissimuler l'abandon de toute politique nationale volontariste.
Il est tellement plus facile de faire semblant de gouverner en abandonnant à l'APN, aux commissions, aux chefs de groupes parlementaires,
à Mme Hannoun et autres, les choix majeurs du pays.
Secteur informel
non maîtrisée, politique monétaire malthusienne qui saigne notre économie
réelle, investissement stagnant, assistanat social généralisé, explosion de la
dette, gesticulation politique. Les Algériens ne supportent plus, à juste
raison, cette politique au fil de l'eau.
Changer de cap,
c'est oser un projet national qui s'articule avec une vision cohérente de
l'Algérie et du Monde, l'un n'allant pas sans l'autre. L'Algérie ne sera forte
que si les forces qui la composent sont puissantes et sereines.
C'est pourquoi il
me paraît dangereux de ne pas tirer les quatre leçons évidentes des derniers
événements.
Alors le
gouvernement et le pays tout entier retrouveraient la légitimité démocratique
et la marge de manÅ“uvre économique sans lesquelles leur action, aussi
sympathique soit-elle, ne convaincra pas les Algériens.
Car n'oublions
pas, les derniers événements sont d'abord un appel à un vrai projet national de
long terme qui ose enfin s'attaquer aux difficultés majeures du pays : réforme
de la justice et maîtrise réelle de secteurs , retour de l'effort et de la
méritocratie partout , coup d'arrêt aux dérives des féodalités locales, relance
de l'emploi par la substitution de la
TVA sociale aux charges qui pèsent sur le travail, relance de
la participation, autant de réformes de fond urgentes à engager pour redonner
un cap au pays et rendre confiance aux Algériens
L'Etat
s'engagerait à baisser massivement les charges sociales en échange d'un contrat
écrit de la part des entreprises d'embaucher, sous contrôle des organes qui
vérifieront le respect du contrat pris par l'entreprise.
En outre si
l'entreprise n'embauche pas dans un délai d'un an, l'organe de contrôle lui
réclamera les charges non payées avec une pénalité. A moins que l'entreprise
soit en proie à des difficultés.
Mais pour éviter
de diminuer les recettes de l'Etat il faut lier cette stratégie à une autre.
Augmenter les impôts sur le revenu. Et les salariés ne seront pas forcements
lésés par cette hausse. Car si les salaires coûtent moins chers à au patron il
peut les augmenter.
De plus cette
hausse des impôts n'a pas besoin d'être importante, car l'impôt qui rapporte le
plus à l'état est la TVA,
donc, plus de gens qui travaillent plus de gens qui consomment et plus d'argent
pour l'Etat.
C'est amusant, on
se croirait au café du coin... Des chiffres balancé partout et dans tous les
sens, quelques arguments de fond de part et d'autre et les plus grandes gueules
qui monopolisent le débat...
Un peu de bon
sens, à mon avis, ne résoudra pas le problème du chômage, mais il y aidera.
Notre pays, par
son modèle et ses choix antérieurs, a contracté pas mal de dettes et il est
vrai qu'elles plombent pas mal notre économie. On peut les examiner et montrer
certaines sources d'endettement. Effectivement il y a la fonction publique
jamais réformée intelligemment ou le système de soin (mais bon il est tellement
impeccable, il faut juste limiter les abus...). Il serait fâcheux d'oublier les
aides diverses et variées dont sont approuvées pas mal de populations
(entrepreneurs, agriculteurs), ainsi que les velléités de grandeur de notre
pays (le rayonnement international de l'Algérie est aujourd'hui non seulement
inutile mais en plus très coûteux, que ce soit en diplomatie ou en armée). Et
pour finir on peut se souvenir des trains de vie royaux de nos chers
gouvernants.
Donc oui, lutter
contre le gaspillage est nécessaire, mais ça ne résoudra pas le chômage. Ca
permettra seulement de dégager des marges de manÅ“uvres pour des politiques de
lutte. Et donc tendre encore vers l'assistanat tant décrié par certains.
Lutter contre le
chômage par la politique de la terre brûlée (contrats de formation insertion,
etc.) est à mon avis une erreur sanglante à tous les points. Elle va précariser encore plus le monde de l'emploi (qui n'en n'a
pas besoin) et inciter un certain nombre d'employeurs à se moquer du monde avec
des salaires et couverture sociale garantis par l'Etat et des postes à siège
éjectable et sans aucune contre partie.
Donc, à mon avis,
on arrête tout. Non on ne se met pas à glander, mais on repense non seulement
notre système, mais aussi notre mode de vie. On réduit le déficit de la balance
commercial et on s'occupe de l'environnement en se mettant aux moyens de
production d'énergie alternatif (en plus pour monter des éoliennes, il faut des
bras donc ça fait des emplois) ; on interdit la pub et toutes les incitations à
la surconsommation (comme ça un smicard pourra vivre de son smic)
; on interdit la spéculation mobilière et immobilière ( on redonne aux choses
leurs vrais prix et on permet aux boîtes algériennes de profiter effectivement
à coût sûr d'argent frais quand elles mettent en vente des actions) ; on réduit
la TVA et tous
les impôts indirects et on augmente celui sur le revenu tout en élargissant son
assiette (tous doivent payer des impôts correspondant à une part légitime de
leur revenus).
Cette, ou plutôt
ces solutions n'agissent que peu directement sur le chômage mais couplées et
appliquées avec intelligence, elles le réduiront d'elles-mêmes car elles
dégageront des marges de manÅ“uvre et pour les gouvernants, et pour les
entreprises.
Mais bon, c'est
un peu violent...
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Posté Le : 11/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hamiani Mohammed Toufik
Source : www.lequotidien-oran.com