Les assises de l’enseignement supérieur interviennent, pour rappel, après 4 ans d’application du système LMD, adopté jusque-là par 41 établissements universitaires (149 000 étudiants inscrits sur un million), et “un débat” ayant impliqué enseignants et étudiants, du 5 avril au 7 mai dernier.Est-il réaliste de parler aujourd’hui de réussite de la réforme de l’enseignement supérieur, alors que ce secteur souffre actuellement d’un manque flagrant d’encadrement ? La question a été abordée hier indirectement par le président de la République et le ministère de tutelle, organisateur des Assises nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui se tiennent au Palais des nations, au Club-des-Pins (Alger) et qui s’achèveront aujourd’hui.
D’ailleurs, dans son discours d’ouverture, le président Bouteflika a soutenu que la rencontre vise à établir “une évaluation de ce qui a été réalisé”, et a réaffirmé “le rôle stratégique” de l’université comme lieu de “savoir et de connaissances” et d’“ouverture sur le monde”. Pour le chef de l’État, le nouveau siècle exige non seulement “la centralisation des ressources humaines”, mais également “l’acquisition des sciences et de la connaissance”, ainsi que la mise en place de “modèles sociaux adéquats”. Pour l’Algérie, le défi d’aujourd’hui consiste, selon lui, “à préserver le capital humain, le former et l’organiser”.
Le premier magistrat du pays a tenu à rappeler les raisons de l’installation, en 2000, de la commission nationale des réformes dans le but de “répondre aux aspirations légitimes de la société quant à l’accès à un enseignement qualitatif”. Il a également appuyé l’idée de la poursuite de la réforme dans le secteur de l’enseignement supérieur, dont “l’application se fera progressivement”, en référence à la “concurrence autour de la qualité”, devenue “le défi” du XXIe siècle. Évitant de s’étendre sur la réalité déplorable de l’Université algérienne, le président de la République a cependant estimé qu’il est “nécessaire de faire sortir l’université de la situation dans laquelle elle vit”, en la dotant de “moyens humains, pédagogiques, scientifiques, matériels et d’organisation”, afin de lui permettre de “répondre aux besoins de la société” et de la connecter aux “nouvelles orientations des universités dans le monde”. Et c’est dans ce cadre que se justifie, à ses yeux, le système LMD (licence-mastère-doctorat), une nouvelle architecture qui permettra, selon le président Bouteflika, “au secteur de l’enseignement supérieur de se conformer aux standards internationaux” et aux “mutations” intervenues à l’échelle nationale et planétaire. Le chef de l’État a aussi insisté sur la “coopération interuniversitaire” et le développement des relations avec les entreprises pour ouvrir la voie entre celles-ci et les établissements universitaires.
Les assises de l’enseignement supérieur interviennent, pour rappel, après 4 ans d’application du système LMD, adopté jusque-là par 41 établissements universitaires (149 000 étudiants inscrits sur un million), et “un débat” ayant impliqué enseignants et étudiants, du 5 avril au 7 mai derniers. Un débat qualifié de “tardif”, par certains, mais qui a mis en relief les “insuffisances dans le montage des offres de formation”, parmi lesquelles figurent le “manque d’adéquation avec les compétences scientifiques existantes et l’environnement socioéconomique” et l’“incohérence entre les programmes d’enseignement et les volumes horaires, ainsi que le nouveau mode d’enseignement dans le système LMD”. D’autres “dysfonctionnements”, et qui ne sont pas des moindres, ont été signalés, incluant “l’absence de coordination entre les expertises régionales et nationales”, celle de la formation des évaluateurs, l’insuffisance d’informations sur le système LMD, etc. Parmi les nombreuses propositions, on retiendra notamment celle relative à la fixation de l’échéance de l’extinction de l’ancien système en 2012, l’adaptation des structures de l’université aux “nouvelles pratiques du LMD” et le maintien “tout le long du processus de construction de la réforme” de la démarche d’évaluation. Pour les organisateurs, les assises du Club-des-Pins viennent couronner les conférences régionales, “cette dynamique de concertation et de dialogue”. La rencontre de deux jours se déroulera en séances plénières et au sein de 5 ateliers : “Consolidation de la réforme”, “Assurance-qualité et gouvernance des établissements”, “Relations université-environnement socioéconomique”, “Programmes nationaux de recherche” et “Transfert vers le secteur économique”. Les résultats des travaux en ateliers seront connus aujourd’hui, en fin de matinée.
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Posté Le : 20/05/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hafida Ameyar
Source : www.liberte-algerie.com