Algérie

Assia Djebar, cette plume qui nous assiège


Assia Djebar est indéniablement la plus grande romancière de l'Afrique du Nord, du Maghreb et de l'Algérie aussi. Elle nous a quittés un certain 6 février 2015 après avoir honoré aussi bien la littérature que la femme algérienne.Assia Djebar fait partie des toutes premières femmes romancières algériennes. Elle a marqué avec des lettres d'or la littérature algérienne et mondiale de manière générale, puisque ses livres sont édités et réédités régulièrement dans plusieurs pays et en plusieurs langues, notamment en édition de poche. Après une production très riche et variée, Assia Djebar a été élue, en 2005, à l'Académie française. Elle devint de ce fait la première écrivaine nord-africaine à siéger dans cette célèbre institution où l'on retrouve de prestigieux écrivains à l'instar du célèbre auteur libanais Amine Maalouf. Assia Djebar a écrit aussi bien des romans, des nouvelles, des essais, des scénarios que de la poésie. Son parcours d'écrivaine est quelque peu atypique puisqu'après la publication de «La soif», son tout premier roman, alors qu'elle n'avait que 20 ans, Assia Djebar a dû à maintes reprises reprendre ses études universitaires interrompues à cause de la grève des étudiants algériens lors de la Gµerre de Libération nationale.
Littérature, cinéma et théâtre
C'est après qu'elle eut interrompu ses études suite à la grève suscitée qu'elle écrivitt son premier roman «La soif», édité en 1957 et réédité récemment en Algérie et pour la première fois par l'excellente maison d'édition Barzakh.
Par la suite, Assia Djabar ne s'arrête plus, alternant romans, recueils de poésie, théâtre... Parmi ses premiers romans édités en France aux éditions Julliard, on peut citer «Les impatients», «Les enfants du nouveau monde» et «Les alouettes naïves». Ce dernier est l'un de ses romans les plus célèbres parmi ceux de ses débuts. Il y a eu par la suite son recueil de nouvelles «Femmes d'Alger dans leur appartement», paru en 1980, et qui a eu un retentissement tout comme son roman «L'amour, la fantasia» publié en 1985. Mais c'est son doute, «Loin de Médine», roman publié en 1991 qui donna le plus d'éclat à Assia Djebar et à son oeuvre. Il s'agit peut-être de son meilleur roman, en tous les cas, celui qui l'a faite le plus connaître, en plus de son accession à l'Académie française. Tout comme la majeure partie de l'oeuvre littéraire d'Assia Djebar, «Loin de Médine» s'intéresse à la femme, aux femmes, à leur destin, à leur condition, à leurs tourments... Assia Djebar y dresse des portraits de femmes de l'islam.
Une écrivaine rare et unique
À la sortie de ce grand roman d'Assia Djebar, l'écrivain anglo-pakistanais Ziaudine Sardar écrivit: «''Loin de Médine'' n'est pas seulement une oeuvre d'une extraordinaire brillance, c'est aussi un livre important pour les musulmans. Son importance ne réside pas tant dans la synthèse créative de l'histoire authentique de l'islam avec les outils de la fiction, mais dans la démonstration que les mêmes mots peuvent conduire deux individus tout aussi pieux et vertueux à des actions opposées.
L'ijtihad d'Assia Djebar, sa nouvelle vision, fait respirer un air frais aux mots formateurs de l'islam tout en braquant les projecteurs sur des régions jusqu'alors isolées de l'histoire islamique.». La parution de ce roman a eu l'effet d'une sorte de déclic dans le parcours d'écrivaine d'Assia Djebar. «Loin de Médine» a été réédité par l'Enag (Entreprise algérienne des Arts graphiques) après sa publication en France chez Albin-Michel. Assia Djebar a continué d'écrire romans, essais, récits et nouvelles tout au long de la période qui a succédé à la parution de «Loin de Médine». Des livres comme «Vaste est la prison», «Oran, langue morte», «Ces voix qui m'assiègent», «Le blanc de l'Algérie», etc. lui valurent renommée et prix.
Parmi les prix littéraires reçus par Assia Djebar, on peut citer Le prix international Pablo Neruda (Italie), le Prix de la Paix des libraires allemands, le prix de la Revue Etudes françaises, le prix Marguerite Yourcenar aux USA, etc. Il faut rappeler qu'en plus de son élection à l'Académie française en 2005, Assia Djebar a été élue, en 2009, membre de l'Académie royale de langue et de littérature française en Belgique.
Plusieurs hommages à titre posthume sont rendus régulièrement à Assia Djebar partout dans le monde.
En Algérie, le plus grand prix littéraire en trois langues (tamazight, arabe et français) porte son nom et a été lancé dans le cadre du Salon international du livre d'Alger.
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