ASSEMBLEE CONSTITUANTE TUNISIENNE Ennahda première force politique

La formation de Rached Ghannouchi entre en force dans la nouvelle Assemblée constituante. Ennahda, parti politique qui affiche ouvertement son appartenance à la mouvance islamique, a décroché 41% des suffrages exprimés lors du scrutin du 23 octobre, soit 90 sièges sur les 217 que compte cette assemblée.
Il est suivi par le Congrès pour la République (30 sièges), le Forum démocratique pour le travail et la liberté (21 sièges), la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement (19 sièges) et le Parti démocratique progressiste (17 sièges). Les partis de gauche parviennent à décrocher un total de 73 sièges. Mais la grande surprise de cette élection est sans aucun doute le résultat obtenu par la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement, une formation politique dirigée à partir de Londres par l'homme d'affaires Hechmi Haamdi. Accusé d'entretenir des relations avec l'ancien président déchu, Zine El Abidine Ben Ali, Hechmi Haamdi s'est vu rejeter 6 listes électorales. Une situation qui a créé une vive tension à Sidi Bouzid, ville de l'intérieur du pays où a pris forme la révolution tunisienne. Jeudi, suite au rejet de ces listes, Hechmi Haamdi aurait envisagé de se retirer totalement de cette élection. Pour ce qui est d'Ennahda, le parti islamiste devrait nommer son numéro 2, Hamadi Jebali, 62 ans, à la tête du nouvel exécutif. Quant à Rached Ghannouchi, il a réaffirmé, hier, sa volonté d'instaurer «un régime démocratique». «La démocratie, c'est pour tout le monde, nos cœurs sont ouverts à tout le monde, on demande à tous nos frères quelles que soient leurs orientations politiques de participer à l'écriture de la Constitution et l'instauration d'un régime démocratique», a déclaré le leader d'Ennahda lors d'une conférence de presse.