Assem Madjid

Rien n'arrête la bête immonde. Elle est encore une fois revenue à Ouargla sous une autre forme, plus destructrice de ce qui reste du football. Au lieu de se retrouver sur le terrain de football pour donner la réplique à Mekhadma, les membres de l'équipe de Berrouaghia se sont retrouvés à l'hôpital, échappant de justesse à une mort certaine.La violence était au rendez-vous avant même l'arrivée au stade de l'équipe visiteuse prise dans un véritable traquenard. Des individus sortis de nulle part l'ont prise à partie avec une rare violence. Le match n'a pas eu lieu et un énième dossier sur la question sera sur le bureau de qui de droit pour tout naturellement prononcer une sanction connue à l'avance et qui n'aura aucun effet sur ce phénomène que les instances sportives n'arrivent pas à endiguer. Les rares campagnes de sensibilisations n'ont pas eu l'effet escompté encore moins le sempiternel huis clos, la seule arme non dissuasive qu'utilisent ces instances, manifestement vivant sur une autre planète. Elles se plaisent à naviguer à contre-courant alors que la violence a pris des ampleurs dramatiques et tend à se généraliser à tous nos stades. Mais que faut-il entreprendre pour les réveiller de leur profonde léthargie ' Leur échec à trouver des solutions à cette bête immonde ou, à tout le moins, tenter d'en trouver n'a fait que donner des ailes aux auteurs de cette violence comme rassurés de bénéficier de l'impunité. Sinon, ils ne seraient jamais revenus à la charge à chaque fois que bon leur semble. En un mot, ils ont les coudées franches et ils frappent là où ils veulent et quand ils veulent sans se soucier du reste. La faillite est là, visible à l'?il nu mais rien n'est entrepris pour faire face à cette violence qui non seulement représente un réel danger pour les vies humaines mais aussi, elle sape les fondements du football pris dans la tourmente de la bête immonde.