Algérie

Assassinat du professeur Benchehida Mohamed



Journée de protestation à l’université de Sidi Bel-Abbès Répondant à l’appel de la section locale du CNES, les enseignants de l’université Djillali Liabès de Sidi Bel-Abbès ont observé une journée de protestation et d’action contre l’assassinat du professeur Benchehida Mohamed de l’université de Mostaganem. Dans une déclaration commune, rendue publique hier mercredi, les enseignants ont tenu à faire part de leur grande désolation de constater, encore une fois, à travers ce drame qui vient d’endeuiller la communauté universitaire, que «le dernier seuil de la violence extrême vient d’être franchi par cet acte commis à l’intérieur même de l’enceinte universitaire». Ils estiment que «ce drame était prévisible au vu de l’état de pourrissement atteint aujourd’hui par l’université algérienne». Tout en se déclarant hostiles à toute forme de violence au sein de l’université, ils ne manquent pas cependant de lancer un appel en direction de «tous les acteurs de la vie universitaire ainsi qu’aux pouvoirs publics», pour «se pencher sérieusement sur les causes profondes de cette violence et à en tirer les conséquences pour que jamais l’université algérienne ne connaisse de tels drames». Dans leur déclaration, ils considèrent que les mesures prises par la tutelle à l’encontre de l’assassin de Benchehida (radiation, constitution en partie civile, application de la loi dans toute sa rigueur,…) ne sauront être les réponses à même de juguler la violence qui s’installe, laquelle constitue, font-ils remarquer, une lame de fond qui finira par atteindre les fondements même de notre université». Partant de ce constat, les enseignants n’hésitent pas à interpeller directement les pouvoirs publics en faisant observer que «la rigueur de la loi doit être aussi appliquée à ces responsables qui ont transformé les universités en zones de non droit» et que «la première et la pire des violences subies par les enseignants est la fermeture de tous les canaux de communication et le refus de tout dialogue ou négociation avec leurs représentants légitimes». A l’appui de leur argumentaire, ils citent un nombre de faits regrettables ayant eu pour cadre l’université de Sidi Bel-Abbès, à savoir entre autres «l’agression physique d’une enseignante, dans les couloirs de sa faculté et toute une série de scandales qui ont éclaboussé ces dernières années l’institution». «N’est-ce pas la pire violence que chaque matin l’université se réveille avec un nouveau scandale? N’est-ce pas la pire des violence que de mettre en chômage technique des enseignants, priver nos étudiants de toute leur expérience et recruter des vacataires sur des bases clientélistes ou familiales?», ne manquent-ils pas de s’interroger avant de souligner en conclusion de leur déclaration qu’«un diagnostic sans faille s’impose et des décisions courageuses et radicales doivent être prises pour sauver l’université». A. Abbad


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