Algérie

Assassinat de Lakshman Kadirgamar



Les démons de la guerre hantent le Sri Lanka L?assassinat du ministre sri-lankais des Affaires étrangères Lakshman Kadirgamar pourrait replonger l?île dans la guerre civile dont elle a réussi à se sortir tant bien que mal depuis un fragile cessez-le-feu obtenu en février 2002. Cet événement a porté, en effet, un sévère coup aux pourparlers, suspendus en avril 2003 et dont on doutait déjà qu?ils puissent reprendre après une récente recrudescence de violences. Quelques heures après le meurtre vendredi soir de M. Kadirgamar, Colombo avait accusé les Tigres de libération de l?Eelam tamoul (LTTE), qui luttent depuis 30 ans pour l?autonomie du nord-est de l?île, majoritairement peuplé de Tamouls. Mais ces derniers ont fermement démenti, conseillant au gouvernement d?enquêter « en son sein » sur des « forces » qui tenteraient de saboter les chances de paix. A Oslo, on ne donnait pas cher du processus de paix. « C?est complètement insensé, c?est un gros revers pour le processus de paix », a déclaré à l?AFP le diplomate Erik Solheim, l?un des principaux acteurs de la médiation norvégienne sur l?île de l?océan Indien. « Ce meurtre met sérieusement le processus de paix à l?épreuve. Il est maintenant déterminant que les deux parties du conflit fassent tout leur possible pour respecter le processus de paix », a réagi le ministre norvégien des Affaires étrangères, Jan Petersen, dans un communiqué. Estimant, lui aussi, que le cessez-le-feu était désormais en péril, son adjoint, le secrétaire d?Etat Vidar Helgesen, également très impliqué dans la médiation, a dit sur les ondes de la BBC que la diplomatie scandinave allait essayer d?entrer en contact avec le gouvernement et les rebelles « afin de les exhorter à tenter de calmer le jeu ». Ailleurs à l?étranger, nombreuses ont été les capitales à faire part de leurs craintes que l?attentat de vendredi ne remette en question des pourparlers destinés à mettre durablement fin à un conflit trentenaire qui a fait plus de 60 000 morts. Déplorant « un geste criminel et insensé », le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a dit « espérer que cela n?affaiblira pas l?engagement de la population du Sri Lanka en vue d?une paix durable », selon son porte-parole Stephane Dujarric. L?Inde, qui avait armé puis combattu les Tigres, a fait part de sa « pleine confiance » dans la capacité du Sri Lanka à « vaincre les forces qui tentent de saper l?unité et la stabilité politique ». « Le soutien du gouvernement de l?Inde apporté à l?unité et à l?intégrité territoriales du Sri Lanka reste entier », a ajouté le porte-parole du ministère, Navtej Sarna, cité dans un communiqué. A signaler que 5 membres d?une même famille ont été tuées et 9 autres blessées, dans une attaque menée par des hommes armés, dans un village situé à 65 km à l?est de Jammu, capitale d?hiver du Cachemire sous contrôle indien, a indiqué hier la police. « Cinq personnes ont été tuées sur le coup et neuf autres blessées. Cinq des blessés sont dans un état critique », a précisé un responsable de police qui attribue cette attaque aux séparatistes. « Les activistes ont attaqué à l?arme automatique une famille hindoue comprenant des membres du comité de défense du village », a-t-il affirmé. Les services de sécurité indiens ont organisé des groupes de villageois en comités de défense locaux dans les zones reculées du Jammu-et-Cachemire, en leur fournissant armes et entraînement pour qu?ils se protègent des éléments séparatistes. L?attaque perpétrée de vendredi soir intervient à la veille de la fête de l?indépendance indienne (15 août), événement marqué chaque année par une intensification des violences dans cette région himalayenne en proie au séparatisme.


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