Algérie

Assassinat d'une vieille dame au «Chemin des Dames» : La femme de ménage condamnée à la perpétuité



La salle d'audience du tribunal criminel de Constantine qui a statué, hier, sur l'affaire du crime perpétré le 27 janvier de l'année dernière, à la cité «Chemins des Dames», n'a pu contenir l'assistance venue suivre le procès. Pour rappel, c'est l'affaire d'une vieille dame de 75 ans, qui avait été découverte, assassinée, chez elle. D'après l'enquête des services de police, B. Fatima-Zohra, qui habitait au 13e étage de l'immeuble, se trouvait chez elle lorsqu'on frappa à sa porte vers 9h. Elle ouvrit... et donne de l'eau à la femme de ménage, en l'occurrence H. Adjila, âgée de 55 ans, qui était chargée de nettoyer les escaliers de l'immeuble. Entre temps, selon des témoignages, une jeune femme portant un manteau bleu, un pantalon et avait les cheveux blonds, sonna chez une voisine du 6e étage pour lui demander où habitait la septuagénaire, B. Fatima Zohra.

F. Skander, lycéen, affirme aux enquêteurs qu'il avait croisé dans les escaliers la jeune femme, en rentrant du lycée. Arrivé chez lui, comme à son habitude, il alla frapper à la porte de la vieille dame pour lui faire les commissions. Il a frappé trois fois à la porte, sans résultat. Après des courses faites pour sa mère, affirme Skander, il a encore croisé cette femme inconnue qui semblait pressée et qui tenait un cabas et un sachet en plastique. Le jeune homme remarqua des traces de sang dans l'escalier et sur les murs. Intrigué, il avisa ses parents. Ces traces menaient à l'appartement de la vieille Fatima-Zohra. Celle-ci, en effet, gisait dans sa cuisine, baignant dans son sang.

Alertés les policiers, accompagnés du procureur de la République près le tribunal de Constantine et du médecin légiste se rendirent sur les lieux du crime. Une enquête a été, alors, ouverte. Tous les locataires ont été entendus et les soupçons se posèrent, alors, sur la femme de ménage. Celle-ci a été entendue par la police judiciaire de la sûreté de wilaya.

H. Adjila a, d'abord, reconnu tous les faits qui lui étaient reprochés. Mais elle se rétracta pour déclarer qu'elle s'était simplement rendue chez la victime qui l'avait invitée à rentrer chez elle. La femme de ménage avait demandé un verre d'eau à la maîtresse de maison qui s'était rendue dans la cuisine pour le lui rapporté. C'est à ce moment-là que la visiteuse inconnue, aperçue dans les escaliers, avait rejoint la victime, l'avait ceinturée par derrière et s'était mise à la poignarder. La femme de ménage a déclaré qu'elle s'était rapprochée pour voir ce qui se passait. C'est alors que la femme au manteau, après l'avoir menacée, s'était rendue à la chambre à coucher pour se saisir de la mallette de bijoux qu'elle avait mise dans un cabas, puis a disparu.

A la barre, H. Adjila se rétracta encore et cria, à qui voulait l'entendre, qu'elle n'avait vu personne et qu'elle n'avait, en aucune manière, participé à ce meurtre. Que les déclarations faites aux policiers l'ont été sous des contraintes corporelles, disait-elle.

Le médecin légiste a expliqué que la vieille dame a reçu 35 coups de couteau donnés par quelqu'un de très fort. Les coups ont transpercé le coeur, les deux poumons et ont causé de gros dégâts. Les profondeurs des coups portés au thorax et à l'abdomen étaient profonds de 16 cm.

Les 9 témoins, dont 2 femmes qui ont été cités par l'accusée, ont nié connaître cette dernière et n'ont rien apporté de nouveau qui pouvait éclairer le jury sur cette douloureuse affaire. La partie civile chargea l'accusée en disant: «elle nous a donné plusieurs versions qui sont diamétralement opposées l'une de l'autre. Il y a eu mort, et quelle mort, monsieur le président! Nous sommes désolés de le dire mais il y a eu un innommable crime perpétré par cette mère de 7 enfants. Nous demandons réparation», conclut l'avocat de la partie civile.

Le procureur général est revenu sur les faits tout en se posant des questions: «cette dame nous cache quelque chose, elle n'a pas agi seule. Qui veut-elle protéger? Quoiqu'il en soit, c'est un crime abominable», lance le représentant du parquet, qui a requis la perpétuité. La défense, également, s'est posée toute une série de questions sur cette affaire où, dit-elle «il n'y a que des présomptions et des déductions de la part des enquêteurs. Des prélèvements de sang ont été faits depuis l'entrée du bâtiment jusqu'à l'appartement de la défunte, où sont, alors, les résultats?»

Après délibérations, le tribunal a condamné H. Aldjia à la détention à perpétuité, pour homicide volontaire avec préméditation, guet-apens et vol, sans circonstances atténuantes.







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