Algérie

Assassinat d'un responsable de parti en Tunisie : vives condamnations internationales



Assassinat d'un responsable de parti en Tunisie : vives condamnations internationales
Le meurtre "odieux" mercredi du secrétaire général du parti des Patriotes démocrates unifié en Tunisie, Chokri Belaid, a suscité de vives condamnations internationales et un appel à "aller de l'avant dans le parachèvement du processus démocratique" dans le pays.
Dénonçant un assassinat "odieux", plusieurs voix à l'extérieur et l'intérieur du pays ont plaidé pour que la mort de M. Belaïd n'affecte pas le parcours politique entamé en Tunisie.
L'Algérie a fermement condamné l'"assassinat odieux" du militant Chokri Belaïd, en réitérant dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, sa position "contre l'utilisation de la violence, sous toutes ses formes, comme moyen d'expression politique".
L'Algérie a une nouvelle fois exprimé sa "profonde solidarité avec le peuple tunisien frère" se disant "convaincue de la capacité des frères tunisiens à surmonter cette dure épreuve et à aller de l'avant dans le parachèvement du processus démocratique".
La Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est dit être "extrêmement attristée par la nouvelle choquante du meurtre de M. Belaïd". Elle a souligné que la victime "était un grand défenseur des droits de l'homme et des valeurs démocratiques et un farouche adversaire de la violence politique, qu'il avait publiquement critiquée, hier encore, comme une attaque contre le processus démocratique dans le pays".
Navi Pillay a en outre appelé les autorités tunisiennes à "prendre des mesures rigoureuses afin d'enquêter sur son meurtre et d'autres crimes "apparemment commis pour des raisons politiques et à fournir une meilleure protection aux personnes qui, comme Choukri Belaïd, ont été menacées et sont manifestement en danger".
Selon un communiqué diffusé par l'ambassade américaine à Tunis, les Etats-Unis ont "fermement" condamné l'assassinat "odieux et lâche" de l'opposant tunisien, en précisant que "la violence politique n'a aucune place dans la transition démocratique en Tunisie".
"Nous exhortons le gouvernement tunisien à mener une enquête juste, transparente et professionnelle, afin de garantir que les auteurs de ces actes soient traduits en justice", ajoute la représentation diplomatique américaine.
Le Royaume-Uni, par la voix de son ministre chargé de l'Afrique du Nord, M. Alistair Burt, a condamné "dans les termes les plus forts" ce meurtre qui est "un acte lâche et barbare visant à déstabiliser la transition démocratique en Tunisie", en affirmant qu'il était essentiel que cette mort tragique n'engendre pas plus de violence. Le ministre britannique a invité tous les Tunisiens à engager le dialogue à travailler ensemble pour le bien de la Tunisie.
Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a exprimé son "horreur" et sa "tristesse", appelant les responsables politiques tunisiens à "protéger l'héritage" de la révolution. "Dans cette période critique, nous appelons tous les responsables politiques en Tunisie à protéger l'héritage de la révolution pacifique et - au-delà des appartenances politiques - à oeuvrer au bien du pays", a-t-il ajouté.
Le président français François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" le meurtre de Choukri Belaïd qui, a-t-il dit, "s'est engagé tout au long de sa vie publique dans les combats pour la liberté, la tolérance et le respect des droits de l'Homme avec cette conviction profondément enracinée en lui que le dialogue et la démocratie doivent être au coeur de la nouvelle Tunisie". "C'est ce message d'unité et de rassemblement des Tunisiens en faveur des libertés fondamentales que les assassins de M. Chokri Belaïd ont souhaité briser", a souligné M. Hollande.
Pour le président tunisien Moncef Marzouki, "cet odieux assassinat d'un leader politique" est "une menace, c'est une lettre envoyée mais qui ne sera pas reçue". Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a dénoncé "un acte criminel, un acte de terrorisme (...) contre toute la Tunisie", promettant de tout faire pour que le tueur soit arrêté rapidement.
"Le peuple tunisien n'est pas habitué à ce genre de choses, c'est un tournant grave, notre devoir à tous, en tant que gouvernement, en tant que peuple c'est de faire preuve de sagesse et de ne pas tomber dans le piège du criminel qui vise à plonger le pays dans le désordre", a-t-il déclaré. M. Jebali a annoncé qu'il formera un "gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique" limité à la gestion des affaires du pays jusqu'à la tenue d'élections.
A l'intérieur du pays, l'assassinat d'un leader de parti a suscité des manifestations de protestation notamment dans les wilayas d'El-Kef, de Kabli, de Sidi Bouzid et de Gafsa. Par ailleurs, la communauté tunisienne en France et au Canada s'est rassemblée devant ses consulats pour dénoncer ce meurtre. Chokri Belaïd (48 ans) avait rejoint une coalition de partis, le Front populaire, qui se pose en alternative au pouvoir en place.


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