Algérie

Asphyxies au gaz



Asphyxies au gaz
Depuis des années les différentes directions de Sonelgaz à travers le pays multiplient les campagnes d'information et de sensibilisation sur les risques d'intoxication au monoxyde de carbone, aidées en cela par des actions du même genre, fortement soutenues, lancées par les services de la Protection civile. Les résultats sur le terrain restent malgré tout médiocres. A Alger, la capitale, dans les grandes villes ou les localités enclavées du pays, lephénomène refuse de reculer. Au moins 198 personnes sont décédées par asphyxie au gaz durant l'année 2013, bilan annoncé la première dizaine du mois de décembre. Sans compter les milliers d'autres victimes, dont des enfants et des personnes âgées, secourues in-extrémis. Chaque année, en période hivernale, des hommes et des femmes perdent la vie pour cause d'inhalation de gaz ou sont grièvement brûlés suite à une explosion. Vendredi dernier, trois enfants, des frères, ont été grièvement atteints après uneexplosion au gaz survenue au 8e étage d'un bâtiment de la cité Aadl, à El Achour, dans la wilaya d'Alger. Toute la population était prise de panique. Il y a trois ans, sept étudiants ont péri dans une résidence universitaire à Tlemcen suite à une explosion au gaz dans le restaurant universitaire.A Bab El Oued, dans la wilaya d'Alger, une autre explosion au gaz est survenue la même année, causant de grands dommages à tout un bâtiment. Des couples, nouveaux mariés, ont quitté ce monde suite à une asphyxie au gaz, le jour de leur première rencontre dans le foyer conjugal. D'autres se sont séparés le même jour (l'un est mort, l'autre secouru)... Des drames à répétition se produisent chaque hiver malgré les nombreuses consignes de Sonelgaz et des services de la Protection civile de veiller à l'aération des habitations, s'assurer du bon état des conduites, éviter une mauvaiseutilisation des produits et des installations et, surtout, s'interdire l'achat d'appareilssuspects, c'est-à-dire contrefaits et qui ne répondent pas aux normes de sécurité requises. Rien à faire! Les consignes sont très peu suivies, la vigilance n'est pas toujours de mise et des importateurs, des commerçants de gros et de détail, sans scrupules, continuent d'inonder le marché d'appareils pas du tout sécurisants.Des citoyens et des observateurs de ce phénomène soutiennent qu'il n'est pas normal que tant de campagnes et d'appels à la vigilance ne trouvent pas d'écho auprès des concernés. C'est une situation qui suscite autant d'inquiétudes que de questionnements. Pourquoi ça ne marche pas' C'est un problème sérieux qui mérite d'être étudié et examiné sous tous les angles. Une étude approfondie s'impose aux différentes parties pour réduire, un tant soi peu, le nombre des victimes. Dans le même temps, des manifestations presque quotidiennes font parler d'elles dans différents endroits du pays.Des citoyens sortent dans la rue pour dénoncer le non raccordement de leurs foyers au réseau de gaz naturel et le réclament avec force, trop fatigués desupporter le poids des bonbonnes de gaz qui, elles aussi, se font désirer. En Kabylie, particulièrement, les projets de raccordement au gaz naturel butent sur des obstacles difficiles à contourner, à leur tête l'opposition de quelques propriétaires terriens au passage des conduites de gaz par leurs terres.Les défis du groupe Sonelgaz, et du gouvernement Sellal, de façon générale, en la matière, sont assez grands.Les Algériens réclament des commodités, ils sont dans leur droit absolu. Le changement ne pourrait toutefois être bénéfique si les bénéficiaires continuent à faire montre de négligence, laisser-aller et indifférence. Ramener du gaz dans son foyer pour attenter à sa vie et/ou celle des autres membres de la famille, des voisins ou des passagers d'un jour par une rue qu'ils n'ont pas l'habitude de fréquenter, est simplement un crime.Il ne peut y avoir d'autres mots pour qualifier l'irréparable.K. M.




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