Algérie

Arts plastiques, dites-vous ' Les espaces d'exposition inexistants à Oran



Arts plastiques, dites-vous ' Les espaces d'exposition inexistants à Oran
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali

Moussa Mediene, responsable malheureux de la défunte galerie et librairie d'art Espace Lotus, fermée l'année dernière avant même d'avoir bouclé sa troisième année, le déplorait au cours d'un entretien accordé à la Tribune en 2010. En raison du manque d'intérêt des pouvoirs publics aux arts plastiques, de très nombreux artistes algériens se sont exilés pour pouvoir donner libre cours à leur talent créatif. «Ceci est d'autant plus aberrant que beaucoup d'entre eux se trouvent dans les pays voisins du Maghreb où ils ont toute latitude à s'exprimer. En exagérant à peine, on peut craindre que, dans quelques années, l'Algérien doive se rendre dans des galeries étrangères pour admirer des 'uvres réalisées par ses compatriotes», avait encore regretté cet ancien journaliste qui, en 2009, avait décidé que les Oranais méritaient d'avoir un espace consacré à des produits autres que des articles électroménagers, de la bouffe ou des effets vestimentaires, et qu'il devait offrir aux artistes locaux l'opportunité de montrer leurs 'uvres et de partager leurs rêves. Et pendant près de trois années Espace Lotus a réussi à organiser une douzaine de vernissages, durant lesquels la galerie a réuni des amateurs d'arts et des plasticiens tels que Belkhorissat, Hioun, Benbella, Belmekki, Kouider Medjahed et bien d'autres.
Malheureusement la triste réalité a vite fait de rattraper la dernière née des galeries d'art, et le manque d'intérêt des pouvoirs publics pour la chose culturelle comme l'absence d'un marché d''uvres d'art organisé et réglementé n'ont pas permis que cette galerie - et à n'en pas douter, la plus dynamique- continue de braver la grisaille oranaise. Au cours de la brève existence d'Espace Lotus, Moussa Mediene, relayant les doléances de nombreux artistes et galeristes, n'a pas cessé de souligner la nécessité de (ré)organiser le marché des 'uvres d'art et réglementer la profession, qui demeure toujours ouverte au tout-venant. Une situation qui, tout à la fois, interdit le développement de cette activité, confine les artistes dans l'anonymat et l'isolement et met en péril les 'uvres d'art algériennes de l'époque coloniale dont beaucoup ont déjà été (frauduleusement) transférées hors du territoire national, alors que d'autres sont abandonnés aux aléas du temps et de l'ignorance dans de nombreux établissements administratifs de l'Algérie profonde. «Il faudra un jour penser à recenser tous ces témoins de notre histoire et prendre les mesures qui s'imposent pour les préserver autant du risque d'usure que des personnes aussi malintentionnées que vénales», avait encore estimé Moussa Mediene en espérant une réelle implication des pouvoirs publics qui permettrait de réglementer la profession, d'assainir le marché et de redonner confiance aux artistes algériens.


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