Constat - Outre une considération morale et matérielle, l'artiste algérien a un besoin urgent d'un climat serein lui permettant d'exercer librement et pleinement son art.
Lors de la cérémonie de remise du prix du président de la République pour les jeunes créateurs, Ali-Maâchi, qui a eu lieu jeudi à l'occasion de la Journée nationale de l'artiste, célébrée chaque année le 8 juin, la ministre de la Culture a rappelé que cette journée constitue «l'occasion d'exprimer la reconnaissance et la considération aux différentes générations qui ont fait la gloire culturelle de l'Algérie».
Il se trouve que jusque-là l'artiste algérien souffre du manque de reconnaissance. Sa condition demeure opaque et fragile, et ce, en dépit des promesses faites par les instances concernées.
Effectivement, des artistes, à l'exemple de Mohamed Boukarche, Mohamed Arslan ou encore Abdelhamid Rabia, ont déploré «l'absence de visibilité dans le secteur de la culture», mettant ainsi l'accent sur «la nécessité d'offrir aux créateurs les meilleures conditions de travail».
Tous estiment que «l'artiste n'a pas besoin de lois, mais d'un espace d'expression et de moyens financiers pour lui permettre d'exercer pleinement son art». Il n'y a donc pas que l'aspect moral ou le côté matériel pour remédier à la condition de l'artiste. Il y a aussi la partie professionnelle, c'est-à-dire offrir la possibilité aux artistes des espaces propices à leur épanouissement. En d'autres termes, leur créer un environnement. Si l'on prend la scène musicale algérienne, qui connaît ces dernières années l'émergence de nouvelles jeunes formations musicales, le constat que l'on peut faire est navrant. Les observateurs font état d'une situation déplorable. En effet, les jeunes artistes sont confrontés à «un manque d'espace d'expression disponible». Il y a très peu de scènes susceptibles de les accueillir. C'est ainsi que Khaled Mouaki de Slamyka regrette que «les espaces d'expression soient très peu accessibles, notamment aux jeunes artistes». Ainsi, il y a absence d'activités artistiques en mesure de faire travailler continuellement les jeunes générations. Cela fait que les jeunes formations musicales, tous genres confondus, peinent à trouver des aires d'expression. Et souvent, le manque - ou la quasi-inexistence - de scènes d'expression conduit immanquablement à l'étouffement de l'art, celui notamment de la créativité. L'on ne s'étonne donc pas de voir de jeunes groupes qui, un jour, parviennent par leur talent à percer, puis, le jour d'après, disparaissent. Nombreux sont ceux qui sont voués, et ce, faute de programmation ou d'espace d'expression, à disparaître.
Certains, pour contourner cet obstacle, donc pour assurer leur carrière artistique et, du coup, exprimer pleinement leur talent, se tournent vers la Toile. Ils recourent aux réseaux sociaux, tels que Facebook, qu'ils investissent en grand nombre. Celui-ci représente pour les jeunes artistes un lieu où ces derniers peuvent donner libre cours à leur passion, en attendant un contact direct avec leur public.
Outre une considération morale et matérielle, l'artiste algérien a un besoin urgent d'un climat serein lui permettant d'exercer librement et pleinement son art.
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Posté Le : 09/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yacine Idjer
Source : www.infosoir.com