Artistes

J'étais sur un nuage. Enchanté par ce que je voyais. Des images exquises défilaient devant mes yeux écarquillés devant tant de beauté et de pureté.
Je désirais ardemment que ces images puissent durer le plus longtemps possible de peur que je me réveille sur un cauchemar. Du bonheur, rien que du bonheur. Quatre vingt dix minutes d'un intense enchantement entremêlé de charme à couper le souffle. Barcelone a émerveillé le monde, ensorcelé les puristes et envoûté les téléspectateurs qui ne croyaient pas leurs yeux ni à ce qu'ils ont vu. Des extraterrestres auxquels le ballon colle aux pieds et qui font de lui ce qu'ils veulent. Manchester United a abdiqué, déposé les armes et constaté la supériorité écrasante des Catalans. Ces derniers, comme des artistes, ont peint des tableaux surréalistes où il n'y aucune place à la réalité. Même pas celle du terrain. Le génie de Barcelone est surhumain et celui de Messi l'est encore plus. Les mots manquent pour décrire ce rêve idyllique. Mais comme tout a une fin, je me réveille en sursaut au coup de sifflet final de l'arbitre. Juste avant cela, j'ai eu aussi à savourer le comportement seigneurial d'Alex Fergusson envers son cadet, Pep Guardiola et des joueurs anglais envers leurs homologues espagnoles. Puis le cauchemar. On se réveille sur le match JSM Skikda - CS Constantine où des affrontements sanglants ont opposé les supporters des deux équipes ou sur RC Kouba - NA Hussein Dey où le pire a été évité de justesse et sur' et sur' et sur' A donner l'envie de ne plus voir le football. Heureusement que des artistes volent à notre secours et s'apitoient sur notre sort. Il y avait un peu de tout dans le Manchester - Barcelone. Un football presque parfait, des supporters parfaits, des joueurs parfaits et des entraîneurs parfaits. On en redemande pour éviter de se rendre dans nos stades, ou plutôt dans nos arènes, où vous entendez de toutes les couleurs.