Artiste septuagénaire : sans limite pour l'art de la peinture Culture : les autres articles

El Hadja Korteby Lila, veuve Mimouni, âgée de plus de 73 ans, maman et plusieurs fois grand-mère, fait partie de ces rares artistes peintres algériennes qui n'ont pas de limite pour s'aventurer à la découverte des secrets, en pénétrant dans les entrailles de l'art.
Après une absence qui aura duré tout même un demi-siècle, voilà que la native de Médéa, «mais ayant vécu à Blida et Laghouat», nous précise-t-elle, revient pour perpétuer et développer son propre art, ses dons. Elle a fréquenté l'école française de formation professionnelle de Blida jusqu'en 1957, date à laquelle l'Algérienne était contrainte de quitter le lieu du savoir, guerre de libération oblige. Lila Korteby est née et a passé les premières années de sa vie dans un milieu culturel du terroir au pluriel : poésie, musique, peinture.
Fille de Korteby Khaled, inexorablement, Lila ne pouvait pas emprunter un autre chemin que celui de l'art. Elle expose jusqu'au 29 novembre une cinquantaine de ses magnifiques 'uvres au siège de l'ODEJ (ex. CIAJ) de Bou Ismaïl, wilaya de Tipasa. Son exposition s'articule autour de 3 parties : les 'uvres en 3 dimensions, la peinture sur verre et la mosaïque. L'artiste nous fait découvrir ses 'uvres encore inconnues du grand public. Il s'agit de paysages aux différentes couleurs, produits en plâtre collés sur du verre. Le tableau impressionne le visiteur au même titre que les 'uvres en «3 D» exposées, qui donnent plus de relief à la nature. Le poids de l'âge ne gêne pas l'artiste peintre, et plasticienne sur verre.
«J'ai sacrifié ma jeunesse à l'éducation de mes enfants et maintenant je me consacre entièrement à l'art et la peinture, afin de protéger modestement, à ma manière, le patrimoine culturel algérien. D'ailleurs, j'ai pu reproduire des 'uvres sur des sites qui n'existent plus, comme celui de la Porte d'Alger à Laghouat et bien d'autres», avoue-t-elle. Lila Korteby est une maman algérienne comblée. Elle n'hésite pas, à son âge, d'effectuer des stages de perfectionnement sur les techniques de peinture à Casablanca (Maroc) à ses frais, pour développer son art et mettre en relief son travail sur le verre notamment. Elle garde jalousement cette 'uvre produite sur de la toile.
«Elle date de 1957», nous indique-t-elle. Encouragée par ses enfants et ses petits-enfants, l'artiste Lila Korteby nous explique dans un français impeccable tous les détails de son labeur pour chacune de ses 'uvres, ses inspirations et ses voyages dans cet univers culturel. Elle espère être invitée pour faire découvrir son art aux jeunes, mais surtout s'inspirer à partir des riches horizons qu'elle compte découvrir à travers ses voyages dans son pays.