Algérie

Artisans bijoutiers



Une corporation menacée ? Les artisans bijoutiers d?Oran sont sur le pied de guerre. Depuis quelques jours, les langues se délient. Le ras-le-bol contenu depuis des années est à présent étalé sur la voie publique. « Nous sommes les dindons de la farce. Nous sommes à présent livrés à nous-mêmes et l?Etat ne fait rien pour nous. C?est une situation intenable et nous en appelons aux pouvoirs publics pour qu?ils trouvent au plus vite une solution à notre problème », s?écrient des bijoutiers. Considéré comme l?un des marché aurifères en Algérie, M?dina J?dida et ses artisans bijoutiers se heurtent de plein fouet aux bons vouloirs inavoués du cercle fermé des barons de l?or. Le mot est lâché. Depuis l?effacement, en 1985, de l?AGENOR, organisme étatique chargé de l?importation, de la régulation et de la cession de la matière première (lingot d?or) sur le marché national, la corporation est la « proie de tous les appétits ». « Nous sommes livrés pieds et mains liés à la mafia de l?or. C?est un secret de polichinelle car tout le monde sait que les importations du précieux métal ont cessé depuis plus de 20 ans », avoue, excédé, un bijoutier à M?dina J?dida. Craindre le pire Avant la « disparition » de l?AGENOR, les artisans bijoutiers se disaient déjà être soumis à un chantage. « Aujourd?hui, on nous fait franchement craindre le pire pour notre devenir », affirme un autre artisan bijoutier. En 2001, une grève massive avait été décrétée par les bijoutiers qui réclamaient l?allégement du droit de poinçonnage, jugé excessivement cher par les artisans bijoutiers. « Nous avons obtenu gain de cause mais l?Etat a trouvé le moyen ingénieux de nous soutirer encore de l?argent », déclarent-ils. Le prix de poinçonnage à été revu à la hausse (100 dinars le gramme au lieu de 80 dinars) et le ministère de tutelle a fixé la TVA à 21%, soit 240 dinars le gramme d?or poinçonné. « De quoi faire crouler tout le système de la corporation, basé essentiellement sur la vente de l?or au gramme », précise un ancien bijoutier, installé à M?dina J?dida depuis 50 ans. Selon lui, le marché oranais consomme plus de 4 tonnes d?or par mois, dont une importante partie est frauduleusement importée d?Italie où l?industrie de l?or constitue un filon pour les barons de l?importation frauduleuse. « La quasi totalité des 500 artisans bijoutiers de la wilaya d?Oran sont « approvisionnés » par le biais du circuit informel, lequel importe illégalement l?or façonné à partir de l?Italie. L?inexistence d?un organisme étatique à même de réguler le marché de l?or est une grave erreur. Car, on n?abandonne pas ainsi un secteur sensible à une poignée de gens qui contrôlent un marché juteux », déplore notre interlocuteur.


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