Algérie

Artisanat : Un secteur moribond



Qui se souvient du label tlemcénien ? Qu?en reste-t-il ? Que sont devenus ces vaillants créateurs de la beauté et de la qualité ? Existent-ils toujours ? L?époque où les objets artisanaux, de véritables chefs d??uvre, était une référence internationale a été douloureusement enterrée sans oraison. Pour seule épitaphe, l?amertume et le dépit ainsi qu?un chômage ou une reconversion sans passion, ni vocation chez les rares survivants et les dignes successeurs. « Ce n?est pas de la capitulation, mais, c?est la faute à cette politique de l?Etat qui, pour nous faire disparaître, s?est d?abord mise à augmenter les prix de la matière première, puis à nous imposer des taxes mirifiques, avant de libérer le marché et nous inonder de produits de pacotille d?importation. C?est devenu une véritable foire d?empoigne où l?art n?avait plus aucune place, ni une chance de survivre », explique un quinquagénaire, fils d?un grand artisan à Tlemcen. « Nous n?en voulons pas au consommateur qui aime la beauté et l?authenticité des choses, mais avec le pouvoir d?achat qui se dégrade continuellement, il ne peut que se rabattre sur les copies et les objets d?imitation où le synthétique est maître des lieux », renchérit-il avec le même ton. « Dans tous les pays du monde, le travail artistique est encouragé, sauvegardé, subventionné, sauf chez nous. Si au moins on savait qu?en tuant la créativité, on condamne perpétuellement une partie de son histoire, on déracine des traditions, un mode de vie? on clochardise toute une existence? », se lamente-t-il, un rictus sur les lèvres. Les tapis, les chaussures, les robes made in Tlemcen ne sont même pas au musée. Ou si : dans certaines maisons, sur certaines femmes, il subsiste encore ces reliques, étalées et portées jalousement par des générations que seule l?absurdité et la bêtise ont réduites? au fait accompli.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)