Artisanat à Oum El Bouaghi : Des projets en vue

La région d’Oum El Bouaghi n’a pas connu, à l’instar d’autres wilayas, un essor qualitatif en matière d’artisanat. Le métier du tissage est en net recul.

Par le passé, des maîtres tisserands confectionnaient le fameux tapis des Haractas et c’est à Ain Beida que se pratiquait le noble artisanat, grâce à l’abnégation de quelques familles. Si aujourd’hui le métier est en déperdition, c’est que plusieurs facteurs ont contribué à son abandon. Il y a d’abord le coût de la laine qui a décuplé en quelques années, rendant presque inaccessible son achat. Ensuite, le travail proprement dit du tissage des tapis n’est plus rentable. En effet, un tapis « tissé main » sollicite plusieurs mois de travail, attendu que c’est un travail d’art et de patience. Dans tous les pays du monde, jaloux de la présentation des arts culturels anciens, tout est mis en œuvre pour que soient encouragés les artisans. Le tapis des Haractas représente pour la région un trésor inestimable, en ce sens qu’il reflète l’identité nationale, tout comme le font les autres formes d’artisanat que l’on pratique dans les autres régions d’Algérie, comme la bijouterie kabyle, la poterie de Biskra, la dinanderie de Constantine, etc. Ceci dit, grâce au programme de développement des Hauts Plateaux dont a bénéficié la région, de nouveaux projets relatifs au secteur de l’artisanat verront le jour. Ainsi, il est programmé la réalisation d’une maison de l’artisanat, d’une pépinière et d’un centre de facilitation pour la création de PME et enfin la réalisation et l’équipement d’un centre de savoir-faire locaux. Ce dernier projet sera implanté à Meskiana. En parallèle, des projets touristiques complèteront cette action. Car, reconnaissons-le, tourisme et artisanat sont deux secteurs intimement liés. L’un ne va pas sans l’autre. En tout état de cause, la réhabilitation de ces deux secteurs stratégiques insufflera une dynamique nouvelle à la wilaya d’Oum El Bouaghi. De même, le regain d’intérêt pour les arts anciens (tapisserie, poterie et sellerie) aura un impact certain sur le monde du travail, puisque lesdites activités solliciteront une nombreuse main-d’œuvre.