Algérie

Art contemporain



Art contemporain
La galerie Ezzou'Art, du lieu éponyme, accueille une exposition mise sous les frondaisons métalliques du Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar.La maîtresse de cérémonie et galeriste affirmée, Amel Benmohamed, propose à chaque événement un artiste plasticien qui sort de l'ordinaire menu, vu ici et là dans des messes dites et ressassées sous les chapelles de sentiers cent fois battus par des ritournelles d'artistes, devenus fort peu originaux dans leurs propositions réchauffées. Ici du nouveau, du sang frais pour une rencontre qui a débuté le 14 mars dernier pour se terminer le 2 avril prochain. Voilà donc un rendez-vous pris sous les auspices d'un renouveau printanier pour aller à la rencontre d'un excellent calligraphe, plasticien de son état. J'ai dit, Tayeb Laïdi, venu de Laghouat nous initier à son art subtil de calligraphies diverses, de déliés asiatiques, japonais ou chinois, dans une formidable synthèse avec les « Koufis » ou « Roq'ii » qui dansent allègrement sur ses supports papier, et sed toiles envahies de formes étranges, d'arabesques magiques, sentences ésotériques ou arborescences magnifiques. Trois superlatifs lancés sur un paragraphe, le fait est assumé par le scribe critique de ces lignes ; pour peu que l'on fasse le déplacement dans cette mignonne petite galerie pour confirmer l'enthousiasme face à la vingtaine de travaux présentés par Laïdi. L'emphase qu'il met à nous raconter son art est fortement charmante. Il nous propose à l'appréciation une série d'?uvres datées de 2014, étonnant quand on voit la charge de travail que cela représente tout en précisant que les calligraphies multicolores qu'il nous montre sont en fait réalisées d'un seul trait à force de gouaches, « smagh» iranien, encre de Chine, ou autres mixtures colorées dont il a le secret. Mais Tayeb Laïdi a réussi la synthèse entre art gothique, maîtrise du trait, excellence de la composition et harmonie héritée de la musique qu'il écoute en permanence. Ce plasticien, dans son travail, préconise une ouverture tous azimuts sur les arts totaux, il est vu en Allemagne, dans les pays arabes, et compose ses images dans un esprit totalement contemporain, il évite le cliché de la calligraphie, miniature et arabesque comme art appliqué et l'intègre dans la modernité la plus évidente. Peu de symétrie, liberté de ton, audacieuses compositions entreprises sur des feuilles apprivoisées par le « Qalam » sur le papier. Le mot agrémente par ses pleins et ses déliés un support maîtrisé avec quelques fois un texte d'Ibn Arabi qui appuie un propos; une sourate qui nous emmène à des concepts bien plus célestes, mais aussi dans un esprit enjoué, une bonne humeur inaltérable appuyée par des anecdotes sympathiques, et un regard malicieux porté par deux yeux rieurs d'un marron cristallin. Voilà un artiste bien valeureux par son talent vraiment immense qui nous emmène dans un univers où le chant soufi côtoie le blues et la musique de Yanni dans la plus complète des tolérances. Sur vingt étapes dessinées, le voyage calligraphique prend en stop des aplats colorés, ici des vagues célestes d'effets graphiques discrets forment un fond nuageux très libre. Là, des notes délirantes de crayons appuient par de curieux labyrinthes dessinés une « formule » calligraphique superbement entreprise sur le papier. De la poésie, un livre édité à l'Enag, avec tout un viatique riche en couleurs et en formes, offerts généreusement par Tayeb Laïdi qui s'est consacré tout entièrement à son art après une première vie consacrée à l'enseignement. Il nous offre donc cette fois le thème de « L'harmonie des lettres» qui s'avère ainsi bien loin : « des versions traditionnelles, ce que propose TayebLaidi est une communication très directe entre une ?uvre et un regard. Avant de vouloir raconter littéralement quelque chose. La calligraphie est pour lui un langage visuel, le texte est un prétexte pour aller au-delà du texte, et c'est avant tout un moyen d'imagination et de rêverie. L'artiste nous offre à découvrir un style unique de calligraphie arabe, s'inspirant de l'écriture gothique qu'il marie admirablement avec le genre maghrébin, et dont le mariage est loin d'être déplaisant. L'écriture gothique se caractérise par des lettres anguleuses, qui, à l'origine étaient arrondies, ornementées et coloriées selon une typologie variable. Son rôle consiste à amener des considérations esthétiques et techniques sur le trait. L'écriture perd son fonctionnement traditionnel ; elle sert à conduire le regard vers ces considérations. La règle majeure est donc de créer et de rendre cohérent tout un espace, avec des variations, des formes, des traits et des forces. » Tayeb Laïdi né le 3 avril 1971, est un artiste plasticien ayant plusieurs techniques à son actif, dans la calligraphie, la miniature, il est aussi spécialiste en ornementation et en technique de sable. Originaire d'Aflou, dans la région ouest de l'Algérie, il réside actuellement à Laghouat et compte à son actif plusieurs prix, dont la 1ère place nationale au concours de Calligraphie arabe de 2011, une participation au concours religieux de la Mecque en Arabie Saoudite en 2012, et le premier prix du concours d'arts plastiques «Art et créativité » de l'année 2013, organisé à Dubaï (Emirats arabes unis). Il continue un parcours entièrement dédié à cet art dans toutes ses facettes et nous invite à découvrir son fabuleux travail dans une exposition mémorable. Exposition visible à partir du 14 mars 2015 jusqu'au 2 avril 2015 à Ezzou'Art Galerie du Centre Commercial et de Loisirs Bab Ezzouar, 2ème niveau, entrée libre.




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