Arrikine ou le village perdu

Les maisons de fortune « Zribets » des habitants du village d'Arrikine, à 50 km de Tinalkoum, abritent encore des familles n'ayant pas bénéficié de logements du programme rural accordé à chaque village. Le camion-citerne parqué et les dizaines de citernes placées à côté de chaque maison achevée témoignent de la rareté du liquide précieux. « Il n'y a ni eau ni électricité dans ce village. Ce camion effectue jusqu'à 15 navettes quotidiennes pour approvisionner la population à partir des points d'eau de dame nature. Il y avait un puits mais son eau est impropre à la consommation faute d'entretien », explique un habitant de ce village. Ce village, où résident une soixantaine de familles, ne dispose pas de réseau téléphonique de manière continue. « Le réseau téléphonique n'est disponible que le matin entre 8h et 11h ». Les élèves vont à l'école primaire, inaugurée en 2008. Les enseignants de langue arabe, ramenés d'Adrar, sont hébergés dans le dispensaire, faute de logement de fonction. Aucun enseignant de langue française n'a mis les pieds dans ce village depuis son ouverture. Comme ceux de Tinalkoum, les élèves d'Arrikine ne sont pas certains de pouvoir continuer leurs études dans le palier supérieur car le déplacement vers un CEM à Djanet nécessite des moyens supplémentaires dont ne dispose pas la population locale. Le dispensaire n'est pas fonctionnel. « Il n'y a ni médecin ni infirmier », affirment les habitants. « Pour une injection, il faut se déplacer vers Djanet à 200 km. Il n'y a pas d'ambulance non plus. Sans celle de l'ANP, la situation serait catastrophique pour nous. » Cela résume en un mot comme en mille la détresse des habitants de ce petit bourg de l'extrême Sud algérien, du côté de Oued Arrikine.