Algérie

Arrêts des importations du triple concentré de tomate


L'annonce de la décision du gouvernement d'interdire les importations de triple concentré de tomate annoncée récemment par le ministre de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche (Madrp), Abdelkader Bouazgui, est à l'origine de nombreuses tentatives de manipulation. Elle a été faite à partir de la wilaya de Tarf, une des plus importantes régions du pays en terme de production de tomate industrielle.Les auteurs de ce qui semble être une grossière manipulation ont exploité le fait que le ministre ait omis de préciser que cette décision ne concerne par les commandes déjà passées et appelées à être satisfaites. Tel est le cas des 80.000 tonnes importées de Chine par un conserveur. Elles ont été réceptionnées conformément à un bon de commande datant du début de 2018 pour une livraison début juillet 2018. Cela a suffit à d'autres conserveurs pour crier au scandale alors que cette importation n'est pas concernée par la dernière décision du ministre. Le débat sur le sujet fait des vagues. Il donne des migraines aux producteurs de tomate industrielle, transformateurs locaux et même aux vendeurs.
En pareille période, tout autant que les ménagères fortes consommatrices pour cause de période estivale. Appréhendant les forts stocks de mévente qui seraient catastrophiques en termes de chiffres d'affaires, les commerçants ont des insomnies. Celles-ci se sont multipliées dans les expressions des transformateurs. Nul ne sait à quelle sauce il sera mangé. Ce qui se disait, chaque jour, sur l'avenir de la transformation de la tomate industrielle en Algérie a été résumé dans la décision prise, il y a quelques jours par le Madrp lors de sa visite de travail dans la wilaya de Tarf. Le représentant du gouvernement avait, préalablement, fait référence aux différentes études portant sur le développement de la filière tomate industrielle. Il a parlé d'exhaustivité des données collectées par ses services dans ce domaine et dans celui de la transformation.
«?c'est pourquoi nous avons décidé d'arrêter l'importation du triple concentré de tomate?», confluera-t-il. Et comme pour supprimer tout doute de ses interlocuteurs agriculteurs et transformateurs, le ministre devait préciser que sa décision est irrévocable. «Elle sera officialisée dans les prochains jours», a-t-il ajouté. Il faut croire qu'elle était attendue par les principaux animateurs de la filière lesquels ne se sont jamais tus. Au contraire, ils ont fait de cette finalité une onction. C'est pourquoi, le procès d'intention fait par certains aux importateurs de triple concentré de tomate n'a pas lieu d'être. Il va sans dire que cette décision du ministère de tutelles ne manquera pas de perturber le marché mondial du concentré de tomate. C'est du moins ce qui transparaît dans l'orientation du secteur agricole faite par le gouvernement.
Même si la vision de ce dernier repose sur la diversification des cultures, il a fait de la tomate industrielle la seule sujette de toutes les attentions. Il s'avère donc que la promotion de celle-ci au titre de culture de rentes tout autant que d'autres, céréales et produits maraîchers se présente comme un impératif catégorique en Algérie. Cela est possible, puisque le pays regorge de terres fertiles. Elle l'est aussi de par sa population essentiellement jeune. A elle seule, la filière tomate accueille 120.000 d'entre-elle. Il reste que le gouvernement a sa propre conception de ce qu'il appelle la politique de relance du secteur agricole. Pour l'heure, elle se résume au développement de la seule filière tomate industrielle.
Celle-ci continue de bénéficier de toutes les attentions et d'une communication excessive sur les réalisations. Il est nécessaire de rappeler que stimulés par les aides publiques qui leur étaient accordées à hauteur de 4 DA/kg pour les producteurs et 1,5 DA/kg pour les conserveurs les acteurs directs de la filière ont réussi à la faire sortir de la crise. A imposer également la réalisation de 25 unités de transformation. Elles ont fait passer la production nationale de concentré de tomate de 4 millions de tonnes en 2000 à trois fois plus durant les différentes campagnes jusqu'à celle de 2017. Le matraquage médiatique a, également, eu, pour résultat la restructuration de l'Association des Conserveurs de Tomate (Actom). Ce qui devrait renforcer la vigilance des uns et des autres membres et leur éviter de ne pas foncer tête baissée aux manipulations. Comme celle des 80.000 tonnes concernées par une commande à l'importation réalisée bien après la décision du ministère de l'Agriculture et du Développement Rural.
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