Arrêté en septembre 2001, le frère de Lotfi Raïssi obtient des dommages et intérêts

C'est une nouvelle et belle victoire pour la famille du pilote Lotfi Raïssi. Le frère du pilote de ligne Lotfi Raïssi, accusé à tort d'avoir entraîné des pirates de l'air du 11 septembre 2001, a obtenu des dommages et intérêts vendredi devant la justice londonienne. Mohamed Raïssi, 35 ans, avait intenté une action devant la Haute Cour de justice de Londres, demandant 150.000 livres (22.5 millions de dinars) pour arrestation illégale par la police. Le 21 septembre 2001, il avait été arrêté et retenu pendant 42 heures. Mais l'épouse du pilote, Sonia, une Française de 31 ans, qui avait également demandé des dommages et intérêts, n'a pas obtenu gain de cause. Elle avait été arrêtée et retenue pendant 5 jours, avant d'être relâchée sans poursuites. Le pilote, Lotfi Raïssi, avait lui-même été débouté de sa demande en février. Le montant accordé à son frère Mohamed Raïssi sera déterminé ultérieurement, a indiqué un juge. Lotfi Raïssi avait été arrêté dix jours après les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis en vertu d'une demande d'extradition américaine. Il avait été remis en liberté en février 2002, la justice ayant établi qu'il n'y avait « aucune preuve » de son implication dans les attentats du 11 septembre. La justice britannique refuse de l'indemniser. Le ministère britannique de l'Intérieur a estimé qu'il n'avait pas droit à compensation, faisant valoir que ces compensations n'étaient possibles que pour des erreurs liées à des affaires criminelles et non à des demandes d'extradition. L'avocat de Raïssi, Edward Fitzgerald, avait souligné devant la Cour d'appel de Londres que les accusations contre son client, basées sur une demande d'extradition américaine, avaient été « complètement infondées ». « Ma vie a été détruite. J'avais choisi d'être pilote, je m'étais battu pour ça. Mais parce que j'étais Algérien, musulman, arabe et pilote, j'ai été victime d'une erreur judiciaire (...). J'étais coupable et j'ai dû prouver mon innocence », avait dénoncé Lotfi Raïssi, selon lequel sa détention a nui à sa réputation et lui a créé des difficultés psychologiques.