«Appartenance à groupe terroriste activant à l'étranger ». Telle est la
charge qui pesait sur K.R., 38 ans, originaire d'Oran, qui comparaissait hier
devant la cour d'assises. Appréhendé en Espagne, le 26 novembre 2006, en
application d'un mandat d'arrêt international, par les services de sécurité
ibériques qui le soupçonnaient d'appartenance à un réseau de soutien logistique
au GSPC, K.R. a été mis en examen et écroué sur ordonnance du juge
antiterroriste de la cour de Madrid, avant d'être remis aux autorités
algériennes pour être jugé. Deux actes sont à charge de cet ancien propriétaire
d'une station-service à Oran puis, dès le début des années 90, trabendiste
faisant des allers-retours fréquents entre l'Algérie et l'Espagne, à savoir :
ses contacts « avérés » avec des terroristes présumés installés dans le sud de
l'Espagne et, surtout, son entremise dans ce qui est supposé être le transfert
de fonds à destination d'un groupuscule terroriste sous la bannière du GSPC. En
clair, K.R. était sur la sellette pour avoir fait entrer en Algérie une somme
de 5.000 euros qu'un certain F.A., actuellement détenu en Espagne pour son lien
présumé avec des réseaux de soutien au terrorisme, lui a remise. Or, le
concerné a toujours clamé n'avoir aucun lien ni de près ni de loin avec quelque
activité terroriste que ce soit, assurant qu'il n'a fait que rendre un service
à un compatriote, en l'occurrence F.A., qui consistait à remettre l'argent en
question à la mère de celui-ci en vue d'une opération chirurgicale que celle-ci
devait subir. Dans sa plaidoirie, l'avocat de la défense, Me Farouk Ksentini,
par ailleurs président de la Commission nationale consultative pour la
promotion et la protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), n'a pas mâché ses
mots : « A lire le dossier qui nous est parvenu d'Espagne, on ne peut que
s'étonner de la légèreté des accusations portées par les autorités de ce pays
contre cette personne... L'Occident et, plus particulièrement, l'Espagne
deviennent excessivement sceptiques dès lors qu'il s'agit d'un Arabe, d'un
Algérien plus particulièrement... Et je vous le dit en connaissance de cause,
puisque j'ai déjà à traiter pareils cas ». Et Me Ksentini d'ironiser : « J'ai
envie de rire ; on apprend aujourd'hui que le terrorisme finance aussi les
vieilles dames (allusion aux 5.000 euros qui étaient destinés à cette vieille
mère, selon lui) ». Le succédant à la barre, le bâtonnier Me Belhouari, a
abondé dans le même sens que son confrère, demandant l'acquittement pur et
simple de son mandant.
Auparavant, le représentant du ministère public avait requis 20 ans de
réclusion criminelle. A l'issue des délibérations, K.A a été déclaré coupable
et condamné à 5 ans de détention, soit le double de la durée qu'il a déjà
passée derrière les barreaux.
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Posté Le : 11/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com