Algérie

«ARRÊT FIXE», VERSION IVAN ROMEUF, A ÉTÉ PRÉSENTÉE AU TNA



L’aliénation humaine
Un texte plein de messages, de métaphores et de symboles sur une réalité sociale, culturelle et politique vécue par tout un chacun dans la société. La générale de la version en langue française de la pièce théâtrale Arrêt fixe du dramaturge M’hamed Benguettaf, version Ivan Romeuf en mise en scène, Heider en assistance, Catherine Brun en dramaturgie et Zami Mohamed en musique, a été présentée samedi dernier sur les planches du Théâtre national algérien. «Arrêt fixe», est une pièce qui relate l’histoire d’un condamné à perpétuité dans une cellule, son gardien et un manuscrit entamé depuis trente ans qui exprime un retour impossible au pays natal. Pour finir, une page de cette même histoire et dans une cellule reconstituée, le gardien, le condamné, encore et toujours...Mais l’arrêt n’est ici fixe qu’en apparence. C’est une pièce tout en tensions que M’hamed Benguettaf nous donne à voir, politique et drôle, parodique et critique, où le présent ne cesse de buter sur la mémoire, sur les scories d’une histoire nationale toilettée, une pièce en marche. Méditation sur le temps, entre durée et répétition, et sur l’aliénation humaine, Arrêt Fixe est aussi une pièce profondément algérienne. A travers les deux protagonistes, tour à tour lyrique, critique, cocasse de manière oblique, le seul possible, ce sont les conditions même de possibilité de «l’Indépendance» qui se trouvent ici interrogées. Et sur les planches, les deux principaux personnages, un condamné à perpétuité (Abdelkader) et son gardien de cellule (Messaoud), interprétés par les comédiens Haïder Benhassine et Mourad Oudjit, se sont produits dans un décor orientaliste, marqué par des tapis traditionnels, des instruments folkloriques et des tabourets, sur un fond de luth, joué en direct par le musicien Mohamed Zami.La scène s’est déroulée dans un cercle fermé sombre dans lequel les protagonistes étaient entourés du public, qui suivait le jeu théâtral d’une manière assez proche, donnant l’impression que tout le monde (public et comédiens) se trouvait dans une situation où chacun avait un rôle à jouer. Les deux comédiens se sont distingués par leur souplesse et dynamisme, voix et expression du visage, ce qui a honoré le texte de la pièce, un texte plein de messages, de métaphores et de symboles sur une réalité sociale, culturelle et politique vécue par tout un chacun dans la société. D’une durée d’une heure et demie, cette représentation s’inscrit dans le cadre d’un accord d’échanges culturels entre le TNA et le théâtre de Lenche, portant sur plusieurs volets, dont des échanges de visites entre compagnies théâtrales, des cycles de formation en techniques théâtrales et en gestion d’entreprise culturelle. Convaincus que les échanges culturels favoriseront la coopération entre eux et qu’une connaissance de la culture, des activités intellectuelles et du mode de vie du peuple de l’autre pays, sera un avantage mutuel.Dans ce cadre, le TNA sera représenté, pendant le mois d’octobre à Marseille, par quatre pièces théâtrales, dont «Arrêt fixe», outre des séances de lecture d’extraits poétiques de noms connus dans le domaine national du verbe; dans ce sens, la rubrique littéraire hebdomadaire du TNA Echo de plumes, sera du voyage à Marseille pour présenter des ouvrages et des recueils poétiques dans les deux langues. Et ce en vertu de «la carte blanche» donnée par le théâtre de Lenche afin de rapprocher les deux rives de la Méditerranée à travers une expérience théâtrale.


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