Algérie

ARPT : une complaisance préjudiciable



ARPT : une complaisance préjudiciable
Aux dernières nouvelles, les chiffres du groupe russo-norvégien Vimpelcom seraient sensiblement affectés par la situation de sa filiale algérienne Djezzy au point que ses actions auraient, selon les spécialistes, drôlement chuté au niveau de la Bourse de New York. L'une des conséquences de cette baisse serait le démantèlement probable ou progressif de l'empire de la téléphonie mobile Orascom Telecom, bâti par l'Egyptien Naguib Sawaris !
Voilà une information qui vient contredire justement le bulletin de bonne santé affiché récemment par le groupe égyptien Orascom Telecom Hollding (OTH) qui, en rendant publics les résultats financiers du premier trimestre d'activité en Algérie, montre que sa situation financière n'est pas aussi catastrophique qu'on le laisse entendre, bien au contraire. La filiale commerciale algérienne a, en effet, réalisé un chiffre d'affaires de 457,08 millions de dollars durant les trois premiers mois de l'année 2012, soit une hausse de 4,2% par rapport au bilan de l'année dernière pour la même période.
Au-delà des chiffres, on peut donc se demander pourquoi Djezzy se trouverait-elle en disgrâce vis-à-vis de Vimpelcom. Est-ce pour les sérieux démêlés de l'opérateur égyptien avec la justice algérienne pour infractions flagrantes à la législation fiscale ' Pour les redressements fiscaux, les peines d'emprisonnement contre le DG et les fortes amendes qui ont été prononcées '
Ou en raison entre autres de l'intention du gouvernement algérien d'acquérir une participation majoritaire dans cette filiale à hauteur de 51% sous réserve des estimations que devrait établir le groupe russe '
Toujours est-il que Djezzy se trouve aujourd'hui dans une position atypique mais néanmoins très inconfortable malgré sa belle vitrine commerciale. Il faut simplement rappeler qu'à son arrivée en Algérie, Orascom s'est vu ouvrir grand les portes d'un marché totalement vierge.
Comme investisseur arabe privilégié et encouragé par l'Etat, il ne lui a pas fallu trop de temps pour engranger des bénéfices colossaux.
Mais cette ascension, souvent pas à la régulière, c'est-à-dire entachée de fraude, selon les spécialistes, n'a pu se produire qu'avec la complaisance de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) qui a montré des faiblesses évidentes dans sa politique de régulation du marché de la téléphonie mobile.
En clair, laisse-t-on entendre, l'ARPT a laissé faire OTA alors que son rôle était d'encadrer ses activités, contrôler ses déclarations, sa comptabilité, ses réseaux' Selon toute vraisemblance, trop d'anomalies dans la gestion de l'opérateur égyptien ont échappé à la vigilance de l'Autorité de régulation.
On avance à ce sujet que la non-application, par exemple, de la décision 14 du 14 avril 2007 à propos de l'encadrement des tarifs d'OTA a conforté ce dernier dans sa position dominante sur le marché de la téléphonie mobile et notamment dans sa déclaration de bilans financiers erronés que les services du ministère des Finances et de la Banque d'Algérie ont fini par découvrir et redresser.
L'ARPT a, certes, adressé des mises en demeure à l'opérateur réfractaire, mais ces mesures n'ont jamais connu de suite, OTA se permettant même le luxe de ne jamais appliquer les décisions notifiées, y compris celles du Conseil d'Etat.




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