Algérie

Arnaud Fradin, le fondateur du groupe Malted Milk, au Temps d'Algérie



Arnaud Fradin, le fondateur du groupe Malted Milk, au Temps d'Algérie
Le Temps d'Algérie : Parlez-nous de la création de votre groupe.Arnaud Fradin : C'est un groupe qui existe depuis plus d'une dizaine d'années. A la base, on était un groupe de potes passionnés de black music américaine, et petit à petit notre formation s'est professionnalisée. On s'est formé sur la route en donnant des concerts. On est partis de pas grand-chose au départ. Le groupe ne comptait que 5 musiciens, aujourd'hui avec Toni Green on est huit sur scène. On sait ce qu'on veut faire, ce qu'on veut créer dans nos projets tout en défendant la culture musicale qu'on fait.Qu'est ce qui vous distingue des autres ensembles français de blues et de funk 'On est passionné de musique afro-américaine, on a envie à la fois que les gens soient à l'écoute de ce qu'on fait dans nos morceaux, tout en étant surpris des arrangements musicaux qu'on essaye de faire. On offre des balades musicales et à côté des morceaux plus festifs sur lesquels les gens ont envie de bouger. On a envie d'emmener le public dans un voyage musical coloré et notre but est de leur donner un maximum de bonheur et de joie.Comment s'est faite la collaboration avec Toni Green 'Le travail avec elle s'est très bien passé. On a commencé en janvier 2014 en France, jusqu'au mois de mars de la même année. C'était rapide, puis on a réalisé le disque qui est sorti en novembre 2014. Depuis, on enchaîne les tournées car avant on travaillait avec Toni uniquement dans les studios.On vit pratiquement ensemble avec elle, on est tout le temps sur la route, on fait très attention à elle car elle est plus âgée que nous, elle a quand même 64 ans. On est très attentifs à ses demandes, à ses besoins. J'avoue que des fois je suis en admiration devant elle. On a tout de même un programme chargé et entre les voyages et les tournées, de longues journées très fatigantes, Toni les gère de main de maître. Elle donne tout lors des concerts. elle a une vraie passion pour ce qu'elle fait. Des musiciennes et chanteuses américaines de son âge pourraient avant tout être intéressées par gagner un peu d'argent et faire une petite carrière en Europe. Mais Toni a vraiment envie que notre projet marche, elle est très investie et honnête dans sa démarche. Elle donne beaucoup d'énergie pour que le projet prenne son envol et marche en Europe et à l'étranger. Je suis très heureux que notre projet fonctionne.Vous avez déjà cinq albums à votre actif plus un disque live. Quel est le projet artistique dont vous êtes le plus fier 'Le disque live est un bon challenge. Faire un concert et l'enregistrer sur disque est une expérience inoubliable.Puis le dernier disque avec Toni était pour moi un véritable aboutissement. Artistiquement parlant, elle a ramené quelque chose qui a hissé notre musique à un niveau supérieur, de par ses qualités vocales, son expérience, son professionnalisme? C'est un album dont je suis très fier et je pense que le meilleur reste à venir car on est en constante recherche d'innovation dans notre musique.Vos projets 'Je pense qu'on va repartir sur un autre album avec Toni. Un nouveau projet que je compte enregistrer en Angleterre car on y est connus pour le disque qu'on a fait avec Toni. C'est un album qu'on va entamer prochainement car avec l'âge de Toni on ne peut pas attendre. Cette diva de 64 ans a encore de l'énergie, elle est en forme et elle a envie de donner.De plus, un album prend beaucoup de temps, il ne sortira pas avant deux ans, donc je pense qu'on ne va pas traîner pour aller jusqu'au bout de ce qu'on souhaite faire avec elle. Par ailleurs, cet album sera différent du précédent car dans ce dernier on a laissé beaucoup de place au chant, le prochain sera donc différent. Un mot sur le Dimajazz? On était très surpris de l'accueil du public constantinois. J'ai déjà vécu cela dans un festival en Tunisie. Il y a une chaleur unique que je ne retrouve que dans les pays du Maghreb.Les gens se lâchent plus facilement, il y a une véritable alchimie et une interactivité avec le public, et c'est gagné d'avance pour nous.Ailleurs en Europe, c'est différent, le public est timide au début et c'est à nous de l'emmener à se lâcher à chaque fois. De plus Toni a cette aisance de jouer avec le public et ça marche super bien. Par ailleurs, avec tout ce qui se passe dans le monde, la culture n'est pas quelque chose de facile à défendre. Il y a de plus en plus d'insécurité dans les salles de concert, et ce n'est pas chose facile pour nous les musiciens.On a joué la semaine dernière à Paris dans le quartier du Bataclan où il y a eu les attentats, et les gens qui sont venus assister ont eu l'impression que leur liberté était très chère et ces deux sentiments ne font pas bon ménage dans un espace dédié à la musique. Alors, organiser un festival international comme le Dimajazz ou autre, ce n'est pas facile du tout de nos jours. Les organisateurs se battent pour maintenir cette tradition. C'est fou des musiciens de se savoir en danger en faisant de la musique dans des moments comme ceux-là, où le plus important est de donner du bonheur aux gens, de laisser planer cette liberté d'expression et cet échange culturel si importants pour tous. Entretien réalisé




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