Algérie

Armes chimiques et biologiques en question



Poursuivant l'offensive engagée depuis le 24 février dernier en Ukraine, la Russie a affirmé, hier, que ses forces ont détruit la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne, dans les environs de la capitale Kiev, et ce avec des «missiles Kalibr de haute précision». Les frappes sont intervenues «près du village de Kalinovka», a ainsi précisé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov qui estime que «la plus grande réserve de carburant qui restait à l'armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite». La stratégie russe est évidente, il ne s'agit pas de soumettre au plus vite l'Ukraine ou de s'installer dans ses principales villes mais de les encercler tout en les coupant de leurs axes vitaux de ravitaillement. C'est pourquoi Moscou annonce presque quotidiennement l'élimination d'importants dépôts d'armes lourdes, de carburant et de centres de recherches biologiques, des cibles qui témoignent de l'avancée méthodique des troupes russes autant que de la précision de leurs informations. En réaction, elle se trouve accusée de recourir à des bombes au phosphore mais le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a écarté ces accusations portées par le président ukrainien Volodymyr Zelensky: « La Russie n'a jamais violé aucune convention internationale», a-t-il rétorqué non sans ajouter qu'il s'agit là d'une rhétorique pour «détourner l'attention» de l'opinion internationale sur «les programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les Etats-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine». Implicitement, il pointe du doigt les Républiques de l'ex-URSS devenues membres de l'Otan et dont l'impact sur la sécurité de la Russie est arrivé à son paroxysme, avec l'ambition de Kiev de les rejoindre à son tour. Le fait est que le président américain Joe Biden, présent aux sommets de l'Otan et de l'Union européenne, jeudi dernier, n'a pas hésité à avertir qu'en cas de recours aux armes chimiques, l'Alliance réagira «sévèrement». De quelle manière et jusqu'où' «La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation» a-t-il précisé. Pour lui, il était «clair» que la Russie envisageait d'utiliser des armes chimiques et biologiques en Ukraine. De son côté, le ministère russe de la Défense accuse vivement les Etats-Unis d'avoir financé un programme d'armes biologiques en Ukraine, «avoir trouvé des preuves dans des laboratoires ukrainiens». Et le ministre des AE, Sergueï Lavrov, d' assurer lui aussi que les Américains «mènent ces activités dans le plus grand secret», en créant des laboratoires «tout au long du périmètre de la Russie et de la Chine». Propos aussitôt démentis par les protagonistes mais dont il est évident qu'ils portent en eux la menace d'un grave et incontrôlable dérapage du conflit, si les tensions actuelles devaient persister.


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