Armement, canicule et climat

Du jamais vécu ! En atteignant les 50 degrés et plus un peu partout dans le monde, la canicule a l'air d'être décidée de consumer à petits et grands feux la terre entière. La rigidité des quatre points cardinaux perd ses droits pour que les localisations du nord et du sud s'effacent dans une confusion dont on ne sait s'il s'agit d'une inversion ou d'un phénomène passager que la nature impose. L'énorme dérèglement du climat n'est donc pas un conte pour enfants et l'amalgame des saisons n'est pas un gag dénoncé par les savants.Mais une autre consumation, plus corrosive et plus corruptive poursuit la lacération du globe pour un retour à l'enfer qu'ont connu les hommes au cours des deux guerres mondiales avec ses millions de morts. Ce suicide-là n'est pas non plus un gag et si la canicule pourrait être prêtée à la fatalité divine en se laissant apparaitre en punition du ciel, le sort tissé aujourd'hui par l'homme est un appel à un autre holocauste. La recommandation terrifiante en cours promet un enfer autrement plus infernal.
Au moment où la terre brûle, on en est à redessiner les alliances guerrières et au lieu de tenter de tempérer la folie de la nature et dans une inconscience outrancière, on se perd dans la comptabilité des armes de plus en plus meurtrières. On se demande au juste quelle gloriole peut être acquise à promettre avec véhémence la mise à bas de son prochain à coups de milliers de milliards en missiles et attirails militaires alors que ses propres enfants renouent avec la faim.
Il arrive bien sûr que l'on s'attable autour d'une table pour susurrer avec hypocrisie et arrière-pensées des petits remèdes pour contrer la démonerie du climat. On fait comme si le démon n'était pas en chacun et qu'il est le principal acteur de la déconfiture de la terre.
La mort causée par la chaleur est de plus en plus accrue, mais celle donnée par les hommes l'est encore davantage.