Algérie

Armée-Frères musulmans : le bras de fer commence


Pour la première fois dans son histoire, l'Egypte a élu un président islamiste. Les Frères musulmans auront ainsi gagné la bataille à la faveur du Printemps arabe et du soutien des capitales occidentales 'éblouies" par le modèle turc. Cependant, cette victoire appelle plusieurs lectures : la première est bien évidemment liée aux conséquences qu'elle pourrait induire sur les équilibres déjà fragilisés du Proche-Orient.
Rien ne dit que Mohammed Morsi, même dépossédé de ses principales prérogatives de président de la République, restera insensible à la pression de sa base et des salafistes qui l'attendent non seulement sur le plan interne mais aussi sur la politique étrangère, en l'occurrence le dossier israélien et l'avenir des accords de Camp David.
Deuxièmement : si l'armée égyptienne a pris ses devants en limitant les pouvoirs du chef de l'Etat, ce qui certainement limitera les dégâts dans un premier temps, mais jusqu'à quand ' Tout deal a une limite et l'armée ne sera pas épargnée par les critiques et les attaques, y compris du président qui justifiera son immobilisme par l'hégémonie des militaires.
On serait alors reparti pour un tour, sauf si, bien entendu, le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis l'éviction de Moubarak, avait passé un deal avec les Frères musulmans.
Troisièmement : Morsi a obtenu 13,2 millions de voix contre 12,3 à son rival Ahmad Chafiq, ancien Premier ministre sous Moubarak. Ces résultats reflètent au moins une chose : la percée des islamistes n'aura pas été extraordinaire et le camp des démocrates qui refuse la fatalité de l'extrémisme a de bonnes raisons d'espérer. L'Egypte est ainsi divisée en deux. Mais les Frères musulmans ont déjà affiché la couleur. Ils ont décidé d'opter pour la violence. Le sit-in sur la place Tahrir ne sera pas levé tant que l'armée ne se sera pas retirée du pouvoir. Le bras de fer a commencé.
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